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Diplomatie : l’Algérie dénonce une entrave française

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Un nouveau front de tension s’est ouvert entre l’Algérie et la France, aggravant des relations bilatérales déjà fragiles. Le jeudi 24 juillet, Alger a convoqué le chargé d’affaires français pour protester contre une décision unilatérale prise par le gouvernement français, perçue comme une atteinte directe au bon fonctionnement de sa représentation diplomatique. Au cœur de la discorde : une restriction imposée aux diplomates algériens dans les aéroports parisiens.

La mesure, initiée par le ministre français de l’Intérieur Bruno Retailleau, limite désormais l’accès des agents diplomatiques algériens accrédités en France aux zones réservées des aéroports, notamment pour la gestion des valises diplomatiques. Selon les autorités algériennes, cette décision a été prise sans concertation préalable, dans une « opacité totale » et en dehors de tout dialogue avec le ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères. Alger y voit une violation claire de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques, en particulier de son article 27, garantissant la libre circulation des valises diplomatiques.

Face à ce qu’elle qualifie de « provocation », l’Algérie a annoncé des mesures de rétorsion immédiates. Elle entend désormais appliquer avec fermeté le principe de réciprocité, en restreignant l’accès des diplomates français aux zones sensibles de ses propres aéroports. Plus encore, les autorités algériennes menacent de porter l’affaire devant les Nations Unies, dénonçant un non-respect des engagements internationaux de la part de Paris.

Cet épisode s’inscrit dans un climat de tensions persistantes entre les deux pays. Les relations franco-algériennes sont régulièrement secouées par des différends profonds, qu’ils soient d’ordre mémoriel, économique ou politique. Malgré quelques tentatives d’apaisement au sommet de l’État, les gestes symboliques ou administratifs comme celui-ci viennent raviver les crispations historiques.
Alors que Paris reste encore silencieuse sur cette affaire, Alger affiche une posture ferme, rappelant son attachement au respect du droit diplomatique international. Cet incident souligne une fois de plus la fragilité des liens entre les deux capitales, et la difficulté de bâtir une relation apaisée tant que les gestes unilatéraux continueront de l’emporter sur la concertation.

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