Réunie le 17 juillet à Rabat, la Commission nationale des retraites a rassemblé le Chef du gouvernement, plusieurs membres de l’Exécutif, les représentants des employeurs, des caisses de retraite et des syndicats. À cette occasion, l’Union marocaine du travail (UMT) a fermement réaffirmé son opposition aux pistes avancées par le gouvernement et a exigé une hausse immédiate des pensions dans les secteurs public et privé.
L’UMT dénonce un « triptyque infernal »
Présentée par son secrétaire général Miloudi Moukharik, la position de l’UMT est sans équivoque : l’allongement de l’âge de départ à la retraite, l’augmentation des cotisations et la réduction du niveau des pensions constituent, selon le syndicat, un « triptyque infernal » inacceptable. Pour la centrale syndicale, ces mesures transfèrent une fois de plus le poids de la réforme sur les salariés et les retraités, sans s’attaquer aux véritables dysfonctionnements du système, notamment la mauvaise gouvernance des régimes et le manque de transparence dans la gestion des réserves.
Revalorisation des pensions : une priorité affichée
Dès l’ouverture des discussions, l’UMT a mis sur la table une revendication claire : l’augmentation immédiate et généralisée des pensions de retraite dans l’ensemble des secteurs, y compris la fonction publique, les établissements publics, les collectivités territoriales et le privé. Le syndicat souligne que les montants actuels ne permettent pas aux retraités de vivre dignement, malgré leur contribution majeure au développement économique et social du pays.
L’exécutif prône une réforme participative
De son côté, le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a réaffirmé la volonté de l’État de conduire une réforme profonde dans un esprit de concertation. Il a insisté sur la nécessité de garantir les droits des actifs et des retraités, tout en assurant la compétitivité des entreprises et la pérennité financière des régimes. Une réforme jugée essentielle pour préserver la paix sociale.
La ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah, a présenté un diagnostic des différents régimes de retraite, en s’appuyant sur des données démographiques et financières. Elle a également exposé les principes méthodologiques qui orienteront les travaux à venir en vue d’une vision unifiée du système de retraite.
Vers la création d’une commission technique paritaire
À l’issue de la réunion, un consensus s’est dégagé autour de la création d’une commission technique paritaire regroupant les représentants du gouvernement, des syndicats, du patronat et des caisses de retraite. Cette instance sera chargée d’analyser en profondeur les différents régimes et de formuler des recommandations à soumettre à la Commission nationale. Le démarrage des travaux est prévu pour septembre prochain.