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Benkirane menace de saisir la justice face aux violations constitutionnelles d’Akhannouch

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Lors d’un colloque organisé ce vendredi 4 juillet 2025 par le Parti de la Justice et du Développement (PJD) sur les dysfonctionnements liés au chantier de la généralisation de la couverture sociale, l’ancien chef du gouvernement et secrétaire général du PJD, Abdelilah Benkirane, a vivement critiqué le chef du gouvernement actuel, Aziz Akhannouch, l’accusant de ne pas respecter la Constitution.

« Si le chef du gouvernement ne respecte pas la Constitution, que peut-on espérer qu’il respecte ? », a lancé Benkirane, affirmant que le pays repose sur deux référentiels majeurs : le Coran et la Constitution. Il a estimé que le non-respect de la loi fondamentale du Royaume plonge le pays dans une situation « extrêmement préoccupante » et n’a pas exclu un recours aux institutions judiciaires, voire au recours à l’arbitrage royal, si la situation devait perdurer.

Pour Benkirane, la primauté du droit et le respect du cadre constitutionnel doivent rester des piliers intangibles de l’action publique : « Respecter la Constitution est une responsabilité cardinale du chef du gouvernement. Ne pas le faire, c’est basculer dans un climat de confusion institutionnelle. »

L’ancien chef de l’exécutif a aussi établi un parallèle entre son mandat (2011–2017) et le fonctionnement actuel du gouvernement. Il a rappelé que, sous sa direction, les questions posées par les députés n’étaient pas filtrées et que les réponses étaient préparées collectivement : « Nous ne choisissions pas les questions, nous y répondions avec responsabilité, quel que soit le sujet. C’était un travail collégial avec la présidence de la Chambre et les ministres concernés. »

Il a regretté l’attitude actuelle du gouvernement, accusant Aziz Akhannouch de sélectionner les questions auxquelles il souhaite répondre, voire de négocier leur formulation avec les parlementaires, ce qui, selon lui, porte atteinte à la vitalité démocratique et à la transparence de l’action gouvernementale.

Benkirane a enfin déploré ce qu’il considère comme une dérive vers une politique aseptisée, marquée par l’apathie et la distance du citoyen vis-à-vis des institutions : « La vie politique a perdu en dynamisme. À l’époque, les Marocains suivaient les débats parlementaires. Aujourd’hui, qu’en reste-t-il ? Qui suit encore l’action du chef du gouvernement ? »

Ce discours s’inscrit dans une montée en puissance des critiques adressées à l’exécutif actuel par l’opposition, notamment sur la gestion des grands chantiers sociaux et les rapports tendus entre les institutions.

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