Éducation : les administrateurs dénoncent leur marginalisation et revendiquent un statut équitable et motivant
Dans le secteur de l’éducation, les administrateurs et administratrices relevant du ministère de l’Éducation nationale expriment avec vigueur leur profonde indignation face à une marginalisation persistante et à une exclusion méthodiquement entretenue, bien que leur rôle s’avère d’une importance capitale dans la gestion et la coordination des affaires éducatives à l’échelle centrale, régionale et locale, une réalité que la Fédération Nationale de l’Enseignement – orientation démocratique – a récemment mise en lumière à travers une déclaration structurante rendue publique à l’issue d’une conférence de presse tenue à Rabat
Cette organisation syndicale exige l’adoption d’un statut fondé sur l’équité, la reconnaissance effective et la motivation tangible, un statut à même de rétablir la dignité professionnelle de cette catégorie de cadres, de garantir une justice salariale en harmonie avec les principes d’équivalence fonctionnelle, et d’assurer une parité de traitement avec les agents occupant des fonctions comparables dans les autres départements ministériels, tout en soulignant que les administrateurs de l’Éducation nationale demeurent parmi les moins bien rémunérés, avec des écarts de salaire pouvant osciller entre trois mille et cinq mille dirhams en comparaison avec leurs homologues relevant d’autres ministères
L’intégration récente de ces fonctionnaires dans le nouveau statut de la fonction publique éducative, loin de constituer une avancée prometteuse, a paradoxalement conduit à une régression manifeste tant sur le plan matériel qu’administratif, notamment à travers une réduction préoccupante des indemnités statutaires, ce qui contredit l’objectif annoncé d’amélioration des conditions de travail et de valorisation des compétences
Dans un esprit de justice réparatrice, la Fédération avance une série de revendications structurantes, parmi lesquelles figure l’instauration d’une indemnité mensuelle complémentaire calquée sur celles déjà en vigueur dans les ministères des Finances, de la Justice et de l’Administration pénitentiaire, l’instauration d’une prime annuelle équivalente au dernier traitement brut versée en deux tranches distinctes, ainsi qu’une revalorisation significative des indemnités liées aux charges professionnelles, à la progression administrative et à l’encadrement
La Commission nationale des administrateurs appelle également à une refonte en profondeur du système de promotion, tant en termes de grade que d’échelon, à la création de nouvelles échelles statutaires ouvrant la voie à des parcours professionnels stimulants, à l’octroi d’une ancienneté valorisée d’au moins quatre années en vue d’accélérer le processus d’avancement, et à la régularisation immédiate de la situation des administrateurs relevant de l’échelle dite « 10 », dont le statut reste figé dans une dynamique de disparition silencieuse
Dans cette même perspective, la Fédération insiste sur l’impérieuse nécessité de réexaminer les modalités d’attribution des postes de responsabilité afin de permettre aux administrateurs de pleinement assumer des fonctions de gestion administrative et financière, tout en appelant à l’activation effective du poste de “Administrateur général”, tel que prévu par les textes fondamentaux encadrant la fonction publique
Elle revendique par ailleurs la levée des obstacles freinant la mobilité interministérielle, en supprimant notamment l’exigence d’accord préalable de l’administration d’origine, l’intégration des titulaires de doctorat dans le cadre des enseignants-chercheurs, ainsi que l’ouverture des voies d’accès aux corps d’inspection et d’encadrement selon des critères justes et transparents tenant compte de l’expérience accumulée et des qualifications académiques
En outre, la Fédération souligne avec insistance la nécessité de garantir à l’administrateur une place pleinement reconnue et préservée dans l’architecture éducative nationale, en protégeant ses prérogatives contre toute forme d’empiétement fonctionnel et en assurant sa considération, sa dignité professionnelle et sa visibilité institutionnelle au sein du ministère de l’Éducation nationale.