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Lancement du festival Mawazine avec des appels au boycott et un rejet populaire persistant

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Les festivités de la 20e édition du Festival Mawazine – Rythmes du Monde ont débuté à Rabat le vendredi 20 juin 2025,, dans un contexte de controverse qui dure depuis près de 25 ans. À chaque édition, des voix s’élèvent pour exiger l’annulation ou le boycott de l’événement.

Les organisateurs du festival ont annoncé une nouvelle série de grandes figures artistiques qui participeront aux concerts de cette 20e édition, prévue du 20 au 28 juin, dans les villes de Rabat et Salé. Carmen Sliman, la chanteuse égyptienne, a ouvert la soirée d’inauguration le 19 juin 2025, au Théâtre National Mohammed V.

Sur ses plateformes officielles, Mawazine a annoncé que la Scène de Nahda accueillerait la chanteuse égyptienne Ruby le 20 juin 2025, et la star libanaise Nancy Ajram le 22 juin 2025. Cette dernière offrira à son public marocain un spectacle rempli de vitalité et de romance. La star Miriam Fares enflammera également la scène le 26 juin 2025 avec un spectacle légendaire, plein d’amour et d’énergie.

Sur la Scène de Bouregreg, la star de l’afropop Yemi Alade donnera un concert le 21 juin 2025, tandis que le musicien sénégalais Cheikh Lô célébrera la musique mbalax le 22 juin.

La Scène de Souissi accueillera, le 27 juin 2025, l’artiste belge Lost Frequencies. En outre, le 28 juin 2025, Lil Baby, légende du rap américain, se produira sur scène pour une soirée dédiée aux amateurs de cette musique.

Les organisateurs avaient déjà révélé la participation de grandes stars mondiales et arabes, telles que le comédien et chanteur américain Kid Cudi, l’acteur et rappeur Will Smith, le producteur Afrojack, la chanteuse américaine Becky G, le groupe coréen AESPA, ainsi que les stars nigérianes Lojay et Wizkid.

Les fans attendent également les performances du fils du légendaire Bob Marley, Julian Marley, de l’artiste guinéen Ans-T Crazy, et du géant malien Salif Keita, ainsi que de grands noms arabes comme Wael Jassar et Ragheb Alama.

Comme pour chaque édition, le festival fait face à de vives critiques et à des appels répétés pour son annulation. Des organisations civiles et des défenseurs des droits humains ont demandé de reconsidérer l’organisation de Mawazine, soulignant que les fonds alloués au festival devraient être redirigés vers des secteurs prioritaires comme l’éducation et la santé.

Dans le même sens, plusieurs pages de jeunes sur les réseaux sociaux ont lancé un appel au boycott, sous le hashtag #أموال_الشعب_أولى (L’argent du peuple devrait être prioritaire), en accusant le festival de gaspiller l’argent public. Ils ont souligné que le festival Mawazine est devenu un symbole de gaspillage des fonds publics et que continuer à le soutenir montre un manque de responsabilité face aux priorités de la jeunesse marocaine, comme l’emploi, le logement et l’éducation.

Ce débat s’intensifie dans un contexte où le pays fait face à des difficultés sociales et économiques. Les détracteurs soulignent qu’une somme colossale est dépensée pour faire venir des artistes internationaux, tandis que les citoyens souffrent du coût de la vie élevé et de la dégradation des services publics.

Les mouvements islamistes continuent de rejeter fermement l’organisation de Mawazine, arguant que le festival est incompatible avec les valeurs de la société marocaine. Ils dénoncent certains spectacles jugés indécents et estiment que cet événement promeut une culture étrangère aux traditions marocaines, contribuant ainsi à l’effacement de la culture locale.

Les appels à annuler le festival se multiplient également en raison de son coïncidence avec les examens du baccalauréat, ce qui est perçu comme une grande distraction pour les étudiants dans l’une des étapes les plus cruciales de leur parcours académique.

D’autres activistes sur les réseaux sociaux ont lancé un appel au boycott de Mawazine en raison de l’aggravation de la situation à Gaza depuis le 7 octobre 2023, et en considérant qu’organiser un tel événement alors que les crimes israéliens persistent est une provocation envers les sentiments des Marocains.

Abdelilah Benkirane, secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD), a été l’un des premiers responsables politiques à réagir à ces appels. Il a déclaré que le peuple marocain ne pouvait pas célébrer pendant que ses frères à Gaza souffrent, soulignant que les hôpitaux sont détruits et que la population se trouve dans des conditions de survie extrêmes.

Des activistes sur les réseaux sociaux ont réitéré leur appel au boycott l’année dernière, utilisant les hashtags #Boycottez_Mawazine et #NeDansezPasSurLesBlessuresDeVosFrères pour sensibiliser le public à la situation de Gaza et à l’incongruité d’un tel événement dans ce contexte. Ce débat continue de diviser l’opinion publique, avec des partisans et des opposants à ce festival qui a lieu chaque année à Rabat et Salé depuis 2001, sauf en 2020 en raison de la pandémie de Covid-19.

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