Le 28 avril dernier, une vaste panne d’électricité a plongé l’Espagne et le Portugal dans le noir durant plusieurs heures, perturbant massivement les services de transport et la vie quotidienne de millions de citoyens. Un rapport gouvernemental récemment dévoilé met en lumière une réaction en chaîne provoquée par des surtensions, révélant des vulnérabilités critiques dans la gestion du réseau électrique.
Intervenant lors d’une conférence de presse à l’issue du Conseil des ministres, mardi 17 juin, la ministre espagnole de la Transition écologique, Sara Aagesen, a attribué cette panne à une combinaison de facteurs. La défaillance initiale a entraîné la déconnexion de plusieurs unités de production, déclenchant une cascade de coupures successives à travers le pays.
La ministre a évoqué des « phénomènes complexes », mettant en cause le gestionnaire du réseau, Red Eléctrica de España (REE), ainsi que certains opérateurs énergétiques. Ces derniers auraient désactivé leurs centrales de manière précipitée, dans le but de protéger leurs installations, ce qui aurait aggravé la situation au lieu de la contenir.
Le rapport souligne également un « défaut de programmation » du système, qui a empêché une régulation efficace de la tension électrique à un moment critique. Bien que le réseau espagnol soit généralement considéré comme solide, la combinaison de ces défaillances a mené à un point de rupture où les mécanismes de sécurité ont été dépassés.
Sara Aagesen a estimé que la crise aurait pu être évitée si des mesures préventives adéquates avaient été mises en œuvre en amont. Elle a insisté sur l’importance de renforcer la coordination entre les différents acteurs du secteur et de mieux anticiper les pics de tension.
Dès le lendemain de la panne, le président du gouvernement, Pedro Sánchez, a annoncé la création d’une commission d’enquête, placée sous l’autorité du ministère de la Transition écologique, appelant à ne pas tirer de conclusions hâtives avant la publication des résultats officiels.
Cet incident inédit met en évidence les limites d’un système jusqu’alors réputé fiable, et souligne l’urgence d’améliorer les mécanismes de réponse aux surtensions pour garantir la sécurité énergétique de la péninsule ibérique. Des réformes sont attendues afin d’éviter qu’un tel scénario ne se reproduise.
