Le ralliement de Londres au plan marocain exacerbe les tensions à Alger (documents)
La nouvelle position exprimée dimanche depuis Rabat par le Royaume-Uni au sujet du Sahara marocain a provoqué une véritable onde de choc à Alger. Perdant toute contenance, la diplomatie algérienne s’est empressée de publier un communiqué officiel regrettant l’alignement de Londres sur le plan d’autonomie proposé par le Maroc.
Dans cette déclaration, le ministère algérien des Affaires étrangères affirme avoir « pris acte » du revirement britannique, exprimant son « profond regret face au soutien apporté par le Royaume-Uni au plan d’autonomie marocain ». Le communiqué tente de discréditer cette initiative, arguant qu’en dix-huit ans, « cette proposition n’a jamais été présentée aux Sahraouis comme base de négociation, ni prise au sérieux par les envoyés spéciaux de l’ONU qui se sont succédé ».
Une affirmation en total décalage avec la réalité actuelle, marquée par un soutien international de plus en plus affirmé au plan marocain comme seule solution sérieuse, crédible et pragmatique à ce conflit artificiel. S’accrochant à une posture d’un autre temps, Alger persiste à contrarier le consensus mondial. Son ministère considère ainsi que « le véritable objectif de ce plan d’autonomie n’a jamais été de résoudre le conflit, mais de bloquer toute tentative de règlement sincère et de permettre à Rabat de gagner du temps ».
Or, cette lecture est aujourd’hui contredite par la position de puissances majeures telles que les États-Unis, la France, l’Espagne, et désormais la Grande-Bretagne. En effet, Londres rejoint la liste croissante des capitales convaincues par la pertinence de l’initiative marocaine.
Dans une déclaration conjointe signée à Rabat par David Lammy, ministre d’État britannique chargé des Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement, et son homologue marocain Nasser Bourita, le Royaume-Uni qualifie le plan d’autonomie présenté en 2007 de « base sérieuse, crédible et réaliste » en vue d’un règlement durable du différend autour du Sahara marocain. Londres annonce par ailleurs qu’elle continuera d’œuvrer, dans les cadres bilatéraux, régionaux et internationaux, en faveur de cette perspective.
Le communiqué salue également la dynamique positive actuelle portée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, réaffirmant l’importance stratégique du dossier saharien pour le Maroc et la nécessité de sa résolution pour assurer la stabilité du Maghreb et favoriser l’intégration régionale. Le Royaume-Uni évoque aussi l’éventualité, à travers son agence de financement des exportations, de soutenir des projets dans les provinces du Sud, dans le cadre de son engagement à mobiliser jusqu’à 5 milliards de livres sterling pour des investissements à l’échelle nationale.
Rabat est ainsi considérée par Londres comme une passerelle essentielle vers le développement socio-économique du continent africain. La déclaration conjointe met également en avant le soutien des deux pays au processus onusien et à l’action de l’envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU, Staffan de Mistura, auquel la Grande-Bretagne affirme vouloir apporter un appui « actif, volontaire et résolu ».
En outre, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité, le Royaume-Uni partage avec le Maroc « l’urgence d’un règlement définitif de ce conflit prolongé, dans l’intérêt de toutes les parties ». Le moment est venu, insiste le document, « d’avancer vers une solution, de tourner la page et de favoriser la stabilité dans la région ».
Ce positionnement britannique renforce la dynamique diplomatique conduite par le Roi Mohammed VI autour du plan d’autonomie sous souveraineté marocaine. Il valide non seulement la crédibilité de cette initiative, mais aussi le consensus international croissant autour de son bien-fondé en tant que solution définitive et réaliste à ce différend régional.
