Face à la hausse importante des prix des moutons et à l’insuffisance des structures d’abattage agréées, plusieurs responsables de mosquées dans le département du Gard, au sud-est de la France, ont appelé les fidèles musulmans à ne pas procéder au sacrifice rituel de l’Aïd Al-Adha cette année. Ils encouragent plutôt à recourir à des alternatives légales et religieusement valables, telles que les dons destinés aux pays où les populations sont dans le besoin.
Dans un communiqué publié le 15 mai, les responsables de la mosquée Lumière et Piété de Nîmes expliquent cette décision par « l’absence de dispositifs officiels suffisants pour assurer un abattage rituel conforme aux exigences sanitaires et religieuses ». Pour rappel, en France, les abattages rituels ne peuvent être réalisés que dans des abattoirs agréés. Cette année, le Gard ne compte qu’un seul abattoir temporaire autorisé pour toute la région, rendant l’organisation du rituel quasi impossible à grande échelle.
Il est important de souligner que l’abattage en dehors d’un abattoir agréé constitue un délit, passible de six mois d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende, des sanctions également applicables aux complices.
Outre les contraintes logistiques, les signataires du communiqué dénoncent également « une augmentation abusive des prix pratiqués à l’encontre de la communauté musulmane », ainsi que « des pressions administratives récurrentes et des obstacles systématiques à la liberté de culte ».
Dans ce contexte, les responsables religieux, « en concertation avec de nombreux savants reconnus », recommandent aux fidèles de s’abstenir d’acheter une bête pour le sacrifice et de privilégier des options telles que l’envoi de dons vers des pays où les besoins sont plus urgents.
De son côté, le Conseil français du culte musulman (CFCM) a annoncé que l’Aïd Al-Adha 1446/H sera célébré en France le vendredi 6 juin 2025.