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Polisario en crise : Brahim Ghali contesté, les camps de Tindouf au bord de l’implosion

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La pression s’intensifie sur Brahim Ghali, affaibli à la tête du Polisario. Dans les camps de Tindouf, une pétition lancée par un collectif de cadres et de dissidents réclame la convocation d’un congrès extraordinaire en vue d’élire une nouvelle direction. L’initiative vise à rompre avec les échecs de la stratégie actuelle et à impulser un renouveau politique.

Les signataires dénoncent la détérioration des conditions de vie, l’impasse politique persistante et la recrudescence des tensions sécuritaires dans les camps. À l’approche du 52e anniversaire de la création du Polisario, cette fronde interne marque un tournant. Le collectif plaide pour une révision en profondeur des textes fondateurs afin de garantir une transition démocratique d’ici septembre 2025. L’objectif affiché : construire un consensus autour des principes de gouvernance, de responsabilité générationnelle et d’ouverture politique.

Cette démarche fait écho à l’appel lancé en juillet 2024 par Bachir Mustapha Sayed, frère du fondateur du Polisario, qui avait dénoncé la dérive autoritaire du mouvement sous la direction de Ghali et l’échec de la reprise des hostilités contre le Maroc en novembre 2020.

Dans une ambiance de plus en plus tendue, marquée par des violences internes, des désertions dans les rangs du Polisario et une volonté croissante de nombreuses familles de rejoindre le Maroc, la pétition réclame une « rupture avec les pratiques du passé » et l’émergence d’une direction « compétente, harmonieuse et légitime », fondée sur le dialogue et la réconciliation.

Pour tenter de contenir la fronde, Brahim Ghali a convoqué une réunion d’urgence avec les cadres du mouvement. Le communiqué publié à l’issue de cette rencontre accuse implicitement le Maroc d’être à l’origine des troubles et appelle à des mesures répressives pour restaurer l’ordre.

Vers une désignation du Polisario comme organisation terroriste ?
Les appels à classer le Polisario comme organisation terroriste se multiplient. Après le sénateur américain Joe Wilson, c’est Pierre-Henri Dumont, ancien député français et cadre des Républicains, qui a interpellé le président Emmanuel Macron à ce sujet. Dans une publication sur X, il a estimé que le Polisario, utilisé par l’Algérie et l’Iran et allié au Hezbollah, constitue une menace directe à la sécurité régionale. « La France doit appeler les choses par leur nom : le Polisario est une organisation terroriste », a-t-il déclaré.

Ces prises de position rejoignent celles des États-Unis, qui ont récemment réaffirmé leur reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara. Lisa Kenna, haute responsable du département d’État américain, a rappelé que l’initiative marocaine d’autonomie reste « la seule solution réaliste et durable » au conflit.

Des liens documentés avec des groupes extrémistes
Les relations entre le Polisario et des organisations terroristes sont de plus en plus mises en lumière. Dans la région sahélienne, l’ex-membre du Polisario Abou Walid Al-Sahraoui avait rejoint Al-Qaïda avant d’être éliminé. D’autres éléments issus du mouvement ont également été repérés aux côtés des forces du régime syrien.

Par ailleurs, l’Algérie, principal soutien du Polisario, est pointée du doigt pour ses discours hostiles. En 2021, Mokhtar Mediouni, ex-colonel de l’armée de l’air et actuel directeur de l’aéroport d’Alger, avait appelé publiquement à « semer la panique au sein de la société marocaine ».

Face à ces dérives, de plus en plus d’observateurs internationaux considèrent le Polisario non plus comme un acteur politique légitime, mais comme une source d’instabilité dans la région.

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