Réuni à Bouznika depuis samedi, le Parti de la justice et du développement (PJD), formation islamiste de l’opposition, a levé le voile, dimanche 27 avril, sur la composition de son nouveau Conseil national, à l’issue de la seconde session de son neuvième congrès. Malgré les revers électoraux et les affaires judiciaires ayant éclaboussé plusieurs de ses figures, le parti a choisi de miser largement sur ses anciens cadres.
Sur les 1 434 votants, 154 membres ont été élus, avec 1 267 suffrages valides et 167 bulletins annulés pour irrégularités.
En tête du classement figure Abdelaziz Aftati, ancien député, qui a recueilli le plus grand nombre de voix. Il est suivi d’Abouzaid El Mokrie El Idrissi, prédicateur connu pour ses prises de position tranchées. L’ancien chef du gouvernement, Saad Dine El Otmani, écarté après la débâcle électorale de 2021, arrive en troisième position, devant Lahcen Daoudi, ex-ministre des Affaires générales, dont la gestion fut vivement critiquée par l’opinion publique.
D’autres figures historiques ont également été reconduites : Bilal Talidi, Abdessamad Haiker, Mustapha El Hayya, Lahcen El Omrani, Mohamed Larbi Belcaid, ancien maire de Marrakech (accusé de mauvaise gestion), ainsi qu’Abdelilah El Halouti, syndicaliste de longue date.
Le nouveau Conseil accueille également Khalid Samadi, ancien ministre de l’Enseignement supérieur, Aziz Hnini, militant opposé à la normalisation des relations avec Israël, ainsi que Mustapha Ibrahimi et Jamila El Moussali, ancienne ministre du Développement social. Mohamed Amekraz, ex-ministre de l’Emploi, retrouve aussi sa place, aux côtés de Boutaina Karouri.
Parmi les nouveaux élus figurent Mohamed Zouiten, secrétaire général de l’Union nationale du travail au Maroc (UNTM), Maimouna Aftati, Soulaimane El Omrani (ancien secrétaire général adjoint), Rokia Ramid, avocate, Hassan Hamourou, responsable de la jeunesse du parti, ainsi que Nizar Khairoun, Mohamed Khiyi, Mohamed Amhjour et Ahmed Adraq.
Le Conseil recycle aussi plusieurs cadres issus du Mouvement de l’unicité et de la réforme (MUR), dont Mohamed El Hamdaoui, ainsi que Nabil Chalih, Abdellatif Soudo, Mohamed Idaamar, ancien président de la commune de Tétouan, l’avocat Abdessamad Idrissi et Mohamed Amine Baha, fils du défunt dirigeant Abdellah Baha.
Enfin, dans la liste réservée aux membres résidant à l’étranger, Abdessamad Merimi, ancien syndicaliste de l’UNTM et membre de la Chambre des conseillers, a notamment été élu parmi les 1 430 votants et 1 335 voix valides.
Ce nouveau Conseil, marqué par la reconduction de nombreuses figures contestées, devra désormais élire le futur secrétaire général du parti, dans un contexte où le PJD, affaibli, a perdu plus de la moitié de ses adhérents depuis 2021.