Le Conseil Universitaire de l’Union Nationale des Fonctionnaires des Collectivités Territoriales et de la Gestion Déléguée, réuni à Casablanca, a annoncé la tenue d’une grève nationale de deux jours, les 22 et 23 avril, accompagnée d’une manifestation devant le Parlement le 22 avril.
Ce durcissement de ton, fait suite à l’inefficacité du dialogue qui s’est prolongé pendant plusieurs années, marqué par des reports injustifiés et sans aboutir à aucun résultat tangible. Il s’agit également d’une réaction à l’intransigeance de la Direction Générale des Collectivités Territoriales, qui a refusé de résoudre les dossiers administratifs en suspens avant la promulgation du nouveau statut, ainsi que de rejeter les propositions syndicales concernant ce projet de statut.
Le communiqué souligne que la situation du secteur est caractérisée principalement par la dégradation des salaires, l’absence de mécanismes de motivation et d’encouragement, ainsi qu’une baisse inquiétante du nombre de fonctionnaires. En effet, le nombre d’employés dans ce secteur ne dépasse plus les 80 000, contre 150 000 il y a moins de huit ans, avec une perte annuelle de près de 10 000 fonctionnaires.
Cette régression est compensée par un recours accru à l’embauche de travailleurs temporaires, dépourvus de droits, mal rémunérés, privés de stabilité professionnelle et d’avenir, ce qui démontre une gestion d’une précarité extrême. En réponse à ces conditions, le dialogue sectoriel tourne en rond, avec près d’une année écoulée depuis la reprise des discussions sans qu’aucune des demandes formulées par les syndicats ne trouve d’écho.
Ces demandes incluent la résolution des dossiers en suspens, tels que ceux des titulaires de diplômes non intégrés dans les échelles salariales appropriées, des diplômés des centres de formation administrative et technique, ainsi que des victimes des décrets du 29 octobre 2010. Le secteur revendique également une augmentation générale des salaires, comprise entre 1 000 et 3 000 dirhams pour tous les fonctionnaires, sans que la Direction ne prenne en compte les propositions des syndicats, notamment celles exposées dans la lettre des six syndicats participant au dialogue sectoriel, déposée auprès de la Direction le 11 novembre 2024, une position maintenue par l’Union.
Le communiqué rappelle aussi le soutien continu de l’Union Marocaine du Travail (UMT) et souligne l’importance de porter une attention particulière au dossier des collectivités territoriales lors du dialogue national afin d’améliorer les conditions de travail des employés de ce secteur, y compris les fonctionnaires, les travailleurs temporaires, les agents de gestion déléguée et les travailleurs de l’Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH).
En outre, la direction syndicale exprime son rejet absolu de la législation contraignante sur le droit de grève et des réformes gouvernementales envisagées sous le prétexte d’une « réforme des régimes de retraite ».
Le Conseil National de l’Union a également exprimé sa solidarité indéfectible envers les luttes des branches locales, notamment celle de la branche de la commune de Smiâa, dans la province de Taza, contre l’arbitraire du président de la commune, et pour la défense des droits des militants syndicaux, ainsi que la lutte des employés de la gestion déléguée de la commune de Souk Sebt et des fonctionnaires de la commune de Beni Wakel dans la province de Fkih Ben Saleh.
De même, la solidarité a été exprimée à l’égard des travailleurs de l’ancienne société Ozan, maintenant SOS, dans la commune de Tawrirt, des fonctionnaires de la commune de Kfayet et des travailleurs temporaires dans les provinces de Jerada, Agadir et Nador, ainsi que des luttes des branches locales de Talsint (province de Figuig) et d’autres branches à travers le pays.