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Engrais subventionnés : Ahmed El Bouari face aux accusations de détournement à Larache

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Le ministre de l’Agriculture, du Développement rural, des Eaux et Forêts, Ahmed El Bouari, a récemment été saisi d’informations concernant des pratiques frauduleuses affectant la distribution des engrais fournis aux agriculteurs à des prix préférentiels dans le cadre du soutien et de l’accompagnement octroyés par son département au secteur et à ses acteurs.

Selon des données obtenues par « belpressefr », le ministre a été alerté par des agriculteurs et des élus de la province de Larache — une région réputée pour son intense activité agricole — sur le fait que les engrais subventionnés par le ministère « n’atteignent pas réellement les agriculteurs ».

D’après ces mêmes sources, les agriculteurs ayant rencontré Ahmed El Bouari lui ont signalé que les engrais subventionnés, en particulier le produit « Fertima », seraient détournés par de grands commerçants de la région, qui les acquièrent au nom de personnes étrangères au monde agricole et ne disposant d’aucune exploitation.

Les témoignages recueillis indiquent que le ministre, fin connaisseur du fonctionnement du ministère de l’Agriculture qu’il fréquente de longue date, a écouté avec une grande attention les doléances des professionnels. Il apparaît ainsi que l’opération de captation des engrais subventionnés s’opère par l’entremise d’intermédiaires dont les noms sont inscrits sur les documents administratifs contre une modique rétribution, évaluée à 10 dirhams par sac, alors que le bénéfice net du commerçant atteint au minimum 40 dirhams par unité.

Les professionnels ont notamment relaté au ministre le cas d’un citoyen de Ksar El Kebir, exerçant une modeste profession, dont le nom a été utilisé par un grand commerçant pour acquérir pas moins de 30 tonnes d’engrais, destinées à être revendues aux agriculteurs à des prix majorés lors de la hausse de la demande attendue durant l’été. Pire encore, il est rapporté que la commission perçue par cet « agriculteur » pour son rôle d’intermédiaire ne dépassait pas 3 dirhams par sac.

Face à ces révélations, Ahmed El Bouari a assuré que le ministère œuvre à revoir en profondeur les mécanismes de soutien aux agriculteurs, qu’il s’agisse des aliments pour bétail ou des engrais. Il a précisé que le système actuel, caractérisé par une ouverture excessive, sera abandonné au profit de solutions garantissant un meilleur équilibre.

Le ministre a souligné que ses services sont en train d’étudier les modalités les plus efficaces pour assurer une distribution équitable au profit de tous les agriculteurs, tout en éliminant l’influence des lobbies, des spéculateurs et des « intermédiaires » avides de profits rapides.

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