Sahara marocain : une session spéciale du Conseil de sécurité sous la présidence tournante de la France
La France a officiellement pris, depuis mardi, la présidence tournante du Conseil de sécurité des Nations unies pour le mois d’avril, succédant ainsi au Danemark. Ce mandat intervient dans un contexte marqué par de nombreux dossiers internationaux sensibles que le Conseil devra examiner avec attention.
L’ambassadeur Jérôme Bonnafont, représentant permanent de la France auprès des Nations unies, dirigera les travaux du Conseil et tiendra, ce soir, une conférence de presse afin de dévoiler le programme officiel après son adoption en séance matinale.
Cette présidence française coïncide avec un rapprochement notable entre Paris et Rabat ces derniers mois, un facteur qui pourrait influencer positivement les discussions du Conseil, notamment en ce qui concerne le dossier du Sahara marocain. Membre permanent du Conseil de sécurité, la France demeure un allié stratégique du Maroc et a récemment réitéré son appui à l’initiative marocaine d’autonomie, considérée comme une solution réaliste au différend artificiel autour du Sahara.
En parallèle, l’Algérie, membre non permanent du Conseil, tente de renforcer ses relations avec Paris, à travers un dialogue direct entre le président Emmanuel Macron et son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune. Toutefois, les observateurs estiment que ces démarches n’altéreront pas la position constante de la France en faveur de l’intégrité territoriale du Maroc, compte tenu des liens historiques et du partenariat stratégique unissant les deux nations.
Le Conseil de sécurité tiendra une session de consultations spéciales sur le dossier du Sahara marocain le 16 avril, dans le cadre du suivi des évolutions de ce dossier et des efforts onusiens visant à parvenir à une solution politique mutuellement acceptable.
Cette réunion intervient dans un climat d’impasse politique persistante, malgré les tentatives de l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, Staffan de Mistura, de relancer les négociations entre les parties concernées. Les discussions devraient porter sur l’évaluation de la situation actuelle, les moyens de dynamiser le processus politique, ainsi que le rôle de la MINURSO dans la surveillance du cessez-le-feu et le maintien de la stabilité régionale.
Par ailleurs, les échanges pourraient également aborder les efforts de l’ONU pour parvenir à un règlement conforme aux résolutions antérieures du Conseil de sécurité, insistant sur la nécessité d’une approche pragmatique et réaliste, loin de toute proposition inapplicable.
Le dossier du Sahara marocain demeure l’un des sujets les plus sensibles à l’agenda du Conseil, où les positions des grandes puissances jouent un rôle clé dans l’orientation des débats, sur fond d’alliances diplomatiques divergentes.