Grâce aux abondantes précipitations qui ont arrosé plusieurs régions du Maroc, le volume total des ressources hydriques au niveau national a atteint, à la date d’hier vendredi, environ 6,3 milliards de mètres cubes, portant le taux de remplissage des barrages à 37,92 %.
Le barrage Al Wahda, situé dans la province de Taounate, figure parmi les infrastructures hydriques ayant le plus bénéficié de ces précipitations. Son stock d’eau s’est accru d’environ 1,24 million de mètres cubes, portant son taux de remplissage à 55 %. Ce barrage, l’un des plus importants du pays, joue un rôle vital dans l’approvisionnement en eau de plusieurs régions.
Cette amélioration marque une hausse significative par rapport à la même période de l’an dernier, où le taux de remplissage ne dépassait pas 26,84 %, avec un stock hydrique de 4,327 milliards de mètres cubes. L’augmentation enregistrée cette année s’élève ainsi à 11 %, soit un gain d’environ 2,045 milliards de mètres cubes en un an.
Ce progrès s’explique par des précipitations plus régulières que les années précédentes, ainsi que par des efforts accrus en matière de gestion rationnelle et d’optimisation des ressources hydriques. Toutefois, la nécessité demeure pressante d’adopter des mesures supplémentaires afin d’assurer la pérennité des réserves d’eau, notamment face aux défis du changement climatique et à l’augmentation de la demande en eau.
Les bassins hydrauliques du pays affichent des niveaux de remplissage contrastés. Selon les données disponibles, le bassin du Loukkos arrive en tête avec un taux de 61,63 %, suivi par le bassin de Bouregreg (59,03 %) et le bassin de Tensift (54,59 %). D’autres bassins affichent des taux relativement élevés, notamment Ziz-Guir-Ghris (52,84 %), Sebou (50,75 %) et Moulouya (40,83 %).
En revanche, les bassins de Souss-Massa et Drâa-Oued Noun enregistrent des niveaux plus préoccupants, avec des taux respectifs de 22,26 % et 30,93 %. Le bassin de l’Oum Er-Rbia affiche quant à lui le taux de remplissage le plus bas, avec seulement 10,45 %, suscitant des inquiétudes quant à la disponibilité des ressources hydriques dans les régions qui en dépendent fortement.
Cette disparité reflète l’impact des facteurs climatiques, en particulier la baisse des précipitations, sur les ressources en eau du Royaume. La gestion de l’eau devient ainsi un défi majeur face à une demande croissante et à la pression exercée sur les barrages.
Le Maroc fait face, ces dernières années, à des épisodes répétés de sécheresse, affectant considérablement les ressources hydriques et l’agriculture, et menaçant ainsi la sécurité alimentaire et économique du pays. Ce phénomène s’explique par des fluctuations climatiques marquées, la diminution chronique des précipitations dans certaines régions et les effets du changement climatique. La raréfaction de l’eau constitue un défi de taille, d’autant plus que l’agriculture, pilier fondamental de l’économie nationale, reste fortement dépendante des ressources hydriques.