Sa Majesté le Roi Mohammed VI a nommé, hier lundi, l’ancien ministre des gouvernements Benkirane et El Othmani, Abdelkader Amara, à la présidence du Conseil économique, social et environnemental. Une désignation qui a pris de court les milieux politiques.
Avec cette nomination, Abdelkader Amara, figure de proue de l’ancien Parti de la Justice et du Développement (PJD) à l’ancrage islamiste, devient la première personnalité issue de cette formation à diriger une institution constitutionnelle.
S’étant progressivement éloigné du PJD depuis le retour d’Abdelilah Benkirane à sa tête en 2021, Amara avait officialisé sa rupture en 2023, dans la foulée d’un communiqué controversé du parti établissant un lien entre le séisme d’Al Haouz et les « fautes et dérives politiques ».
Surnommé « le ministre silencieux » pour sa discrétion durant ses mandats, Amara s’est distingué par sa prudence et son sens du calcul. Il a délibérément esquivé les feux des projecteurs, déclinant les sollicitations médiatiques, et s’est tenu à l’écart des tensions internes ayant secoué le PJD. Une stratégie qui l’a propulsé à la tête d’une institution de premier plan.
Analystes et observateurs s’accordent à dire qu’Amara, en sa qualité d’ancien « comptable » du PJD, avait méticuleusement pesé ses choix politiques. Fort d’une connaissance approfondie des arcanes du parti et des négociations pour son entrée au gouvernement en 2011, il a su prendre ses distances au bon moment, préservant ainsi son capital politique.
Avant cette nomination, Abdelkader Amara avait occupé plusieurs portefeuilles ministériels : ministre du Commerce et des Technologies modernes (2012-2013), ministre de l’Énergie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement (2013-2016), avant d’être nommé, en 2017, ministre de l’Équipement, du Transport, de la Logistique et de l’Eau sous le gouvernement El Othmani.