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La Statue de la Liberté au cœur d’un bras de fer diplomatique entre Paris et Washington

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Alors que les tensions transatlantiques s’exacerbent depuis le retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis, un débat d’une portée symbolique considérable ressurgit : la restitution de la Statue de la Liberté à la France.

À l’origine de cette controverse, le député européen Raphaël Glucksmann, figure de proue d’un courant politique inquiet de l’évolution des rapports entre les deux rives de l’Atlantique. L’élu français exhorte les États-Unis à rendre ce monument historique, estimant que l’Amérique, sous l’égide de l’administration Trump, s’est détournée des idéaux de liberté et de démocratie qui avaient motivé ce don en 1886.

Dans un contexte où les relations franco-américaines s’effritent sous l’effet des mesures protectionnistes imposées par Washington, du rôle marginal de l’Europe dans les négociations sur l’Ukraine et de l’inflexion de la diplomatie américaine vers un certain pragmatisme autoritaire, Glucksmann a lancé, lors d’un rassemblement de son mouvement Place Publique :
« Si l’Amérique choisit désormais de pactiser avec les tyrans et de tourner le dos à la liberté scientifique, alors la Statue de la Liberté n’a plus sa place sur son sol. Elle doit revenir à son pays d’origine. »

La réaction américaine ne s’est pas fait attendre. Par la voix de Caroline Levitt, porte-parole de la Maison-Blanche, Washington a opposé un refus catégorique à cette requête, arguant que la Statue de la Liberté constitue un élément indissociable du patrimoine national américain. Levitt a, en outre, rappelé le rôle décisif des États-Unis dans la libération de la France lors de la Seconde Guerre mondiale, déclarant avec une pointe d’ironie mordante : « Plutôt que de revendiquer un monument, les Français devraient se souvenir qu’ils ne parlent pas allemand aujourd’hui grâce à l’intervention américaine. »

Pris à partie, Glucksmann a rapidement précisé le sens de son propos, soulignant que sa demande n’avait rien de littéral, mais relevait d’une mise en garde symbolique face à ce qu’il perçoit comme un renoncement américain aux idéaux démocratiques.

Conçue par Auguste Bartholdi avec la contribution de Gustave Eiffel, la Statue de la Liberté fut offerte aux États-Unis en 1886 en signe d’amitié entre les deux nations et en hommage aux valeurs de liberté et de justice. Inscrite au registre des monuments historiques en 1924 et classée au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1984, elle demeure l’un des symboles les plus puissants de l’aspiration universelle à l’émancipation et aux droits fondamentaux.

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