Le Maroc et la Russie s’apprêtent à conclure un nouvel accord de pêche, succédant à celui signé en 2020, qui permettait à la Russie d’exploiter les ressources maritimes dans la zone économique exclusive marocaine. Alors que ce type d’accord suscite habituellement des objections de la part de l’Algérie et du Front Polisario lorsqu’il concerne l’Union européenne, leur réaction reste jusqu’à présent marquée par un silence notable concernant les négociations entre Rabat et Moscou.
Pendant que Bruxelles continue d’examiner les récentes décisions de la Cour de justice de l’Union européenne, excluant les produits en provenance du Sahara des accords conclus avec le Maroc, la Russie avance activement pour conclure un nouveau contrat de pêche. Selon l’agence de presse russe Interfax, Moscou et Rabat sont sur le point de signer un accord de pêche d’une durée de quatre ans. L’accord actuel, en vigueur depuis 2020, expirera à la fin de 2024.
Les deux pays avaient déjà prolongé cet accord en octobre 2024, le portant ainsi jusqu’à la fin de 2025.
Ilya Shestakov, directeur de l’Agence fédérale russe des pêches, a indiqué aux journalistes : « Nous avons soumis un projet au gouvernement pour la signature d’un nouvel accord avec le Maroc d’une durée de quatre ans, avec une option de prolongation de quatre années supplémentaires. » Il a ajouté que toutes les questions liées à cet accord avaient déjà été réglées.
Une fois signé, cet accord permettra à la Russie de pêcher jusqu’à 80 000 tonnes de poisson dans la zone économique exclusive du Maroc cette année.
Une augmentation possible des quotas de pêche
Shestakov a également évoqué une potentielle augmentation des volumes de pêche dans les eaux africaines, dans le cadre de la « Grande Mission Africaine », lancée en août 2024. Cette mission de recherche vise à étudier les stocks de poissons dans les zones économiques exclusives de 19 pays africains, la première phase ayant couvert les eaux du Maroc, de la Mauritanie, de la République de Guinée et de la Guinée-Bissau.
Le navire de recherche russe Atlantniro, participant à cette mission, a commencé en octobre dernier une étude conjointe avec l’Institut national de recherche halieutique pour évaluer les ressources en petites espèces marines dans la zone de pêche atlantique du Maroc.
Comme lors des précédents accords, il est probable que l’Algérie et le Front Polisario restent silencieux face à l’annonce imminente de ce nouvel accord de pêche entre la Russie et le Maroc, incluant les eaux du Sahara. Toutefois, ils n’ont pas hésité à dénoncer systématiquement tout accord signé par l’Union européenne avec le Maroc, lorsque celui-ci inclut le Sahara, allant jusqu’à saisir la Cour de justice de l’Union européenne.