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Les barrages marocains renaissent grâce aux récentes pluies : un soulagement pour l’agriculture et l’approvisionnement en eau

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Après une longue période de sécheresse, les barrages marocains connaissent une augmentation significative de leur taux de remplissage, atteignant 34,81 %, soit environ 5,86 milliards de m³ d’eau stockée. Cette amélioration, qui représente une hausse de 1,57 milliard de m³ par rapport à la même période l’an dernier (26,6 % de taux de remplissage), redonne espoir aux agriculteurs et aux citoyens.

Cependant, cette reconstitution des ressources hydriques reste inégale selon les bassins. Le Loukkos affiche le taux de remplissage le plus élevé (57,01 %), suivi de Ziz-Kher-Ghris (53,29 %) et Bouregreg (52,95 %). D’autres bassins connaissent des niveaux plus faibles, notamment Sebou (45,66 %), Moulouya (41,61 %), et Drâa-Oued Noun (30,99 %). La situation est plus préoccupante dans le bassin de l’Oum Errabia, qui n’atteint que 8,89 %, soulignant les disparités dans la répartition des eaux.

Certains barrages ont atteint leur pleine capacité, notamment Nakla, Chefchaouen, Oued Za, Bouhouda et Sidi Saïd Machou. D’autres ont connu des hausses spectaculaires, comme Douirat (de 22,05 % à 92,66 %), Mohammed V (de 15,08 % à 63,84 %), et Ouljouz (de 20,63 % à 60,97 %).

Ces précipitations ont été une bouffée d’oxygène pour l’agriculture, permettant de sauver la saison et d’améliorer la productivité dans plusieurs régions. Toutefois, des barrages stratégiques restent à des niveaux critiques, notamment Al Massira, Bin El Ouidane, Idriss 1er, Abdelmoumen et Youssef Ben Tachfine, nécessitant des mesures supplémentaires pour garantir une répartition équitable des ressources.

Selon Mohamed Benabou, expert en climat et ressources en eau, ce retournement de situation est dû au déplacement de l’anticyclone des Açores vers le nord, laissant place aux dépressions humides qui ont favorisé ces pluies. Toutefois, la pérennité de cette amélioration reste un défi majeur, nécessitant des stratégies durables, notamment la construction de nouveaux barrages, l’interconnexion des bassins hydrauliques et l’optimisation des ressources en eau.

Le Maroc, sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a déjà lancé plusieurs programmes de sécurisation de l’eau potable et d’irrigation, ainsi que des projets de dessalement et de recyclage des eaux usées.

Malgré ces avancées, les experts appellent à une gestion plus rigoureuse des ressources hydriques face aux changements climatiques. La sensibilisation des citoyens et des agriculteurs à une consommation responsable devient impérative pour éviter un retour rapide aux pénuries d’eau. Si les pluies prévues dans les prochains jours renforcent encore cet équilibre précaire, il est clair que la gestion des ressources hydriques demeure un enjeu stratégique majeur pour l’avenir du pays.

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