Les importations de blé russe du Maroc ont connu une forte augmentation depuis le début de l’année en cours, atteignant environ 124 000 tonnes, soit plus du double par rapport à la même période de l’année dernière, où les importations ne dépassaient pas 54,3 000 tonnes, selon l’Agence de surveillance agricole russe “Rosselkhoznadzor”.
D’après la même source, le Maroc se classe au deuxième rang des pays importateurs de blé russe en Afrique et au Moyen-Orient, après le Nigeria qui a importé plus de 131 000 tonnes entre le 1er janvier et le 9 mars de cette année.
Outre le Maroc et le Nigéria, les exportations de blé russe ont considérablement augmenté vers d’autres pays comme le Liban, qui a importé environ 96 000 tonnes, enregistrant une hausse de près de deux fois et demie par rapport à l’année précédente, ainsi que le Cameroun, qui a doublé ses importations pour atteindre 50 000 tonnes, contre 23 000 tonnes à la même période de l’année dernière.
Malgré cette hausse des approvisionnements en blé vers l’Afrique et le Moyen-Orient, les données de l’Union des exportateurs de céréales russes ont indiqué une baisse des exportations globales en février à 2 millions de tonnes, contre 5,5 millions de tonnes au même mois de l’année précédente, soit une diminution d’environ deux fois et demie.
Depuis le début de la saison agricole en juillet dernier, la Russie a exporté environ 40 millions de tonnes de céréales, dont 34 millions de tonnes de blé. Les exportations saisonnières devraient se stabiliser à 42,5 millions de tonnes d’ici le 1er juillet prochain.
Dans un contexte similaire, Elena Tiorina, directrice de l’Analyse au sein de l’Union des exportateurs de céréales russes, a confirmé la baisse des prix du blé sur le marché mondial, avec une baisse de 2,9 % pour le blé français, à 237 dollars la tonne, et une baisse de 5,6 % pour le blé américain, à 238 dollars la tonne. Tiorina a attribué cette baisse à l’augmentation des capacités d’exportation de pays comme l’Australie, l’Argentine, le Kazakhstan et les États-Unis, certains pays, comme l’Australie, offrant des prix particulièrement compétitifs.
Le doublement des importations de blé russe par le Maroc reflète une tendance visant à sécuriser les besoins alimentaires en raison des fluctuations des prix mondiaux. Cette orientation pourrait être motivée par la hausse des prix sur d’autres marchés ou par la disponibilité du blé russe à des prix compétitifs.
Avec la concurrence croissante entre les grandes nations exportatrices, il semble que le Maroc cherche à diversifier ses sources d’approvisionnement pour éviter d’éventuelles perturbations sur le marché mondial.