Le Front de salut national (FSN) en Syrie a appelé l’Algérie à abandonner l’idée d’une prétendue « compétition politique avec le Maroc », estimant que le régime algérien a précipité son rapprochement avec Damas dans cette optique, plutôt que par un réel souci de solidarité envers la Syrie et son peuple.
Dans une déclaration publiée le mercredi 19 février, le FSN souligne que le Maroc n’a jamais affiché d’ambition de rivalité avec un autre pays. « Le Royaume suit son propre chemin, s’appuyant sur une histoire politique riche et une monarchie parmi les plus anciennes au monde. Il n’a aucun agenda spécifique en Syrie », précise le communiqué.
Le FSN critique la récente visite du ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, à Damas, affirmant qu’elle s’inscrit dans la logique de concurrence avec le Maroc adoptée par le régime algérien, plutôt que dans un élan sincère envers la Syrie.
Un hommage à la position marocaine
Le Front salue la position constante du Maroc envers la Syrie, à la fois sur le plan politique et humanitaire. Il rappelle que Rabat est restée à l’écart des influences de l’axe Téhéran-Damas et met en avant l’expertise sécuritaire marocaine, qui a conduit à la rupture des relations avec l’Iran lorsque ce dernier cherchait à s’implanter au Maroc, comme il l’a déjà fait en Algérie.
Fahad Al Masri, président du FSN, exprime également ses préoccupations quant à l’influence croissante de l’Iran en Algérie, mettant en garde contre ses répercussions sur le pays et son peuple. « Par amour pour l’Algérie et son peuple, nous ne pouvons cacher notre profonde inquiétude face aux dangers qui menacent son avenir », affirme-t-il.
Un avertissement au régime algérien
Le FSN exhorte le régime algérien à tirer les leçons de l’effondrement du régime d’Assad et à se réconcilier avec son peuple. « Un nouvel ordre mondial est en train de se dessiner. Les transformations qui ont touché la Libye, la Tunisie et l’Égypte ne tarderont pas à atteindre l’Algérie », avertit-il.
Le Front conseille aux dirigeants algériens d’abandonner l’idée d’une rivalité régionale autour de la Syrie et d’œuvrer à bâtir des relations équilibrées avec les pays arabes et africains, y compris le Maroc, sur la base de liens historiques et stratégiques communs.
Appel à un changement de posture sur le Polisario
Le FSN invite également l’Algérie à freiner les agissements du Polisario et à couper ses liens avec l’Iran. Il souligne que le mouvement séparatiste ne constitue plus une menace pour le Maroc, notamment après la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara par plusieurs puissances, dont la France, alliée traditionnelle d’Alger.
« L’Algérie pourrait initier un tournant historique en réconciliant ses relations avec le Maroc et le reste du monde arabe, tout en poussant le Polisario vers une solution politique », propose le FSN.
Enfin, le Front appelle les dirigeants algériens à présenter des excuses officielles au peuple syrien pour leur soutien passé au régime d’Assad et à prendre des mesures concrètes pour réparer les torts, notamment en apportant une aide humanitaire à la Syrie.
Reconnaissance du Sahara marocain
Récemment, Fahad Al Masri a exhorté le président de transition syrien, Ahmed Al-Charaa, à reconnaître officiellement la souveraineté du Maroc sur le Sahara et à rompre les liens avec le Polisario. Il souligne que la position du roi Mohammed VI, exprimée dans son message de félicitations à Al-Charaa, témoigne une fois de plus de la constance du Maroc dans ses choix politiques et humanitaires.
Selon le FSN, le Maroc a toujours soutenu la Syrie et son peuple dans sa quête de liberté et de stabilité, en parfaite cohérence avec son engagement en faveur de l’unité nationale et territoriale.
