Fouzi Lekjaa, le ministre chargé du budget, a précisé que l’évolution des dépenses du Fonds de compensation, qui permet de subventionner les produits de première nécessité, est profondément influencée par les fluctuations des prix mondiaux des matières premières. Ces variations, souvent imprévisibles, ont conduit à un ajustement des subventions accordées par l’État, impactant directement les prix des produits essentiels tels que le gaz butane.
Lors de la séance plénière du Conseil des conseillers, ce lundi, consacrée à l’exposé présenté par le premier président de la Cour des comptes sur les activités de l’institution pour l’exercice 2023-2024, le ministre a rappelé que les marchés internationaux des matières premières ont connu une succession d’événements géopolitiques et économiques qui ont perturbé l’équilibre des prix. Ces crises, d’une ampleur sans précédent, ont eu un impact direct sur la stabilité des coûts, affectant notamment les produits énergétiques, dont le gaz butane.
En effet, selon Lekjaa, le prix du gaz butane a enregistré une hausse substantielle au cours des dernières années. Alors qu’en 2019, le prix de la tonne de gaz butane était de 423 dollars, celui-ci est passé à 559 dollars en 2024, soit une augmentation de 32 %. Cette évolution souligne la volatilité des prix sur les marchés mondiaux, notamment en raison de tensions géopolitiques, de la pandémie de COVID-19 et des déséquilibres entre l’offre et la demande. Cependant, c’est l’année 2022 qui a été particulièrement marquante, avec un prix record atteint à 739 dollars la tonne, un niveau jamais observé auparavant.
Le ministre a également mis en lumière l’évolution du soutien de l’État pour les bouteilles de gaz de 12 kg, essentielles pour de nombreuses familles marocaines. En 2019, l’État avait alloué un soutien de 45 dirhams par bouteille de gaz de 12 kg. Cependant, en raison de la hausse des prix mondiaux et de la nécessité de maintenir la subvention pour protéger les citoyens, ce montant a été ajusté pour atteindre 69 dirhams en 2023. Pour l’année 2024, ce soutien sera réduit à 62 dirhams, traduisant une tentative de réajuster les subventions tout en tenant compte des réalités économiques du pays.
Cette révision des subventions montre la volonté de l’État de maintenir une certaine stabilité dans l’approvisionnement en gaz butane tout en s’adaptant aux évolutions du marché international. Néanmoins, cette politique de soutien reste complexe, puisqu’elle doit concilier les impératifs économiques du pays avec les besoins de la population, notamment les plus vulnérables, qui dépendent fortement de cette subvention pour faire face à la hausse des coûts de l’énergie.
