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Crise diplomatique entre la France et l’Algérie : Paris menace de riposter

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La France se dit prête à réagir face à l’Algérie. Si Alger « continue cette posture d’escalade », Paris « n’aura pas d’autre possibilité que de riposter », a averti vendredi le ministre français des Affaires étrangères. Cette déclaration intervient après l’expulsion d’un influenceur algérien vers son pays, avant qu’il ne soit renvoyé en France.

Jean-Noël Barrot, ministre délégué aux Affaires étrangères, a détaillé sur LCI les mesures possibles, évoquant la réduction des visas, la suspension de l’aide au développement et d’autres leviers de coopération. Il s’est dit « stupéfait » du refus des autorités algériennes d’accueillir leur ressortissant, dont la situation est désormais « judiciarisée » en France.

Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a lui aussi exprimé son inquiétude, estimant que la relation entre Paris et Alger avait atteint un « seuil extrêmement inquiétant ». Figure de la droite souverainiste et poids lourd du gouvernement de François Bayrou, il a appelé à « évaluer tous les moyens à disposition » pour défendre les intérêts français.

Une crise aux multiples fronts

Les tensions entre les deux pays se sont intensifiées malgré la volonté d’Emmanuel Macron, en 2022, de relancer un dialogue sur la mémoire coloniale. Sur le plan diplomatique, le revirement de la France sur le Sahara a exacerbé les tensions. En juillet, Paris s’est aligné sur Madrid et Washington, reconnaissant la souveraineté marocaine sur ce territoire, ce qui a refroidi les relations avec Alger tout en rapprochant Paris de Rabat.

Dans ce contexte, l’expulsion ratée de l’influenceur « Doualemn » ajoute à la crise. Âgé de 59 ans, il avait été arrêté à Montpellier après la publication d’une vidéo litigieuse sur TikTok. Expulsé jeudi vers l’Algérie, il a été refoulé le soir même, Alger lui ayant interdit l’entrée sur son territoire. À son retour en France, il a été placé en centre de rétention administrative en région parisienne.

Gabriel Attal, ancien Premier ministre, prône une ligne dure et appelle à dénoncer l’accord franco-algérien de 1968, afin d’« assumer le rapport de force avec l’Algérie ».

L’affaire Boualem Sansal, un autre point de discorde

Autre sujet de friction, l’incarcération en Algérie de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, 75 ans, malade, poursuivi pour atteinte à la sûreté de l’État. Emmanuel Macron s’est indigné de cette détention, dénonçant une Algérie qui « entre dans une histoire qui la déshonore » en empêchant un homme gravement malade de se soigner.

Entre enjeux migratoires, différends diplomatiques et tensions économiques, la relation entre Paris et Alger semble plus fragile que jamais.

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