La Chambre des Représentants a adopté en deuxième lecture le projet de loi organique définissant les conditions et modalités d’exercice du droit de grève, marquant ainsi la fin de son parcours législatif. Ce texte a été approuvé par 84 voix contre 20, sans abstention.
Lors de cette séance, le ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, est revenu sur les différentes étapes du processus législatif et les débats approfondis qui ont eu lieu, aussi bien avec les partenaires sociaux qu’au sein des deux chambres du Parlement. Il a souligné que cette loi organique contient des dispositions « essentielles et fondamentales » visant à encadrer l’exercice du droit de grève tout en garantissant la protection des travailleurs.
Parmi les avancées notables, le texte consacre la primauté des droits des travailleurs et des organisations syndicales en cas de conflit d’interprétation des législations en vigueur. Cette disposition, jugée cruciale par le ministre, affirme que le droit de grève ne peut être entravé sous aucun prétexte.
Le projet de loi précise également la définition de la grève en conformité avec les normes de l’Organisation internationale du travail (OIT) et élargit son champ d’application. Désormais, la grève solidaire et politique est explicitement reconnue, et la défense des intérêts moraux des travailleurs est intégrée comme motif légitime, aux côtés des revendications matérielles.
En outre, l’article 4 du texte étend l’exercice du droit de grève à toutes les catégories de travailleurs, y compris les employés domestiques, les indépendants et les non-salariés. Le ministre a également souligné que l’employeur ne pourra plus entraver ce droit, sous peine de sanctions financières pouvant atteindre 200.000 dirhams.