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Rapport : Seules 0,34 % des questions parlementaires portent sur la presse, l’opposition en tête des interrogations

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Une étude réalisée par l’Institut marocain d’analyse des politiques révèle que les questions écrites parlementaires portant sur le domaine de la presse ont représenté à peine 0,34 % de l’ensemble des questions posées entre octobre 2021 et avril 2024. Cette étude, conduite par le chercheur Abdellah Amouch, met en lumière que les partis d’opposition se distinguent par leur implication dans ces questions.

Selon le rapport, les membres de la Chambre des représentants ont soumis 15 242 questions écrites au gouvernement durant cette période de trois ans. Parmi celles-ci, seules 53 questions, soit 0,34 %, concernaient le secteur de la presse. Les sujets dominants étaient les problématiques sociales liées aux conditions des journalistes, suivis des préoccupations économiques.

Le rapport attribue la prédominance des enjeux sociaux à l’orientation stratégique nationale vers un État social et au rôle central du règne du roi Mohammed VI dans la promotion du développement humain et social. Il souligne également l’impact de la dégradation du secteur de la presse, accentuée par la pandémie de Covid-19, qui a fragilisé l’économie des entreprises de presse et aggravé les conditions sociales des journalistes.

Sur le volet économique, les questions portaient principalement sur le soutien financier public aux entreprises de presse et son utilisation, suivies par les droits des journalistes et la situation des entreprises (9 questions chacune). Les sujets relatifs à la carte de presse (6 questions), à la déontologie (5 questions) et au Conseil national de la presse (4 questions) figuraient également parmi les préoccupations, au même titre que la liberté de la presse et les infrastructures.

L’étude souligne que l’opposition parlementaire a montré un intérêt marqué pour les problématiques liées à la presse, émettant 56,61 % des questions écrites sur ce sujet, malgré sa composition de seulement 100 membres. En revanche, les groupes de la majorité gouvernementale en ont posé 39 %. Ce dynamisme de l’opposition s’explique, selon l’étude, par une volonté de capter l’attention des médias et de renforcer leur position publique, notamment en abordant les droits des journalistes et la situation des entreprises de presse. L’étude note également que certains partis possèdent leurs propres organes de presse, ce qui pourrait expliquer leur implication.

En termes de classement, le groupe parlementaire du Parti de la justice et du développement (PJD) occupe la première place avec 10 questions, suivi par le groupe du Parti du progrès et du socialisme (PPS) et celui du Parti de l’Istiqlal (PI), qui ont chacun soumis 8 questions.

Par ailleurs, les ministères concernés ont répondu à 28 questions sur 53 (soit 52,84 %), tandis que 47,16 % des questions n’ont pas reçu de réponse. Le rapport déplore également des retards dans les réponses de certains départements, malgré le respect des délais légaux.

La Ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication s’est distingué comme le principal récepteur des questions, en concentrant 85 % de celles relatives à la presse. En revanche, il est surprenant qu’une seule question ait été adressée au Ministère de l’Insertion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, bien qu’il soit chargé de l’application du Code du travail.

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