Site indépendant d'actualités

Le Parlement européen condamne la situation des droits humains en Algérie

0

Le Parlement européen a exprimé, à travers une résolution adoptée à une large majorité, sa vive préoccupation face à la détérioration de la situation des droits humains en Algérie. Le texte met particulièrement en lumière les arrestations arbitraires et les violations graves des droits fondamentaux, notamment la répression de la liberté d’expression.

Les députés européens ont appelés à la libération immédiate de Boualem Sansal, écrivain franco-algérien, ainsi que de tous les prisonniers d’opinion, soulignant les arrestations abusives de figures de l’opposition, des journalistes et des activistes. Ce texte critique également les réformes répressives apportées au Code pénal algérien, lesquelles limitent sévèrement la liberté de la presse et d’expression.

Dans sa résolution, le Parlement a insisté sur l’importance pour l’Algérie de respecter ses engagements internationaux en matière de droits humains, notamment en vertu de la Déclaration universelle des droits de l’homme, et a appelé à une révision urgente des lois qui entravent la liberté d’expression dans le pays.

Le texte précise que l’écrivain a été maintenu en détention pendant une semaine sans possibilité de communiquer avec sa famille ni de consulter un avocat, ce qui constitue une violation flagrante du droit international garantissant aux détenus le droit de contacter leurs proches et de se faire représenter par un avocat.

La résolution rappelle également que l’Algérie, en tant que signataire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, est tenue de respecter et de promouvoir la liberté d’expression, non seulement en vertu de ses engagements internationaux, mais également selon sa propre constitution et les priorités de sa coopération avec l’Union européenne. Les députés européens ont exprimé une vive inquiétude concernant les récentes modifications du Code pénal algérien en 2024, estimant que celles-ci restreignent considérablement la liberté d’expression et l’affaiblissent.

L’Algérie a connu un recul important en matière de liberté de la presse, se classant désormais au 139e rang mondial en 2024, selon le classement de la liberté de la presse. La résolution souligne les pressions croissantes auxquelles sont confrontés les journalistes en Algérie, qui font face à des arrestations et à des poursuites judiciaires. Elle indique également qu’il y aurait au moins 215 prisonniers d’opinion incarcérés dans les prisons algériennes, selon les rapports des organisations de défense des droits humains locales.

Il est ajouté que les autorités algériennes ont interrogé Boualem Sansal sans la présence de son avocat, ce qui constitue une violation manifeste de son droit à un procès équitable. Il a également été informé qu’il faisait l’objet d’une accusation de « atteinte à la sécurité de l’État », en vertu de l’article 87 bis du Code pénal algérien, une disposition fréquemment utilisée pour cibler les détracteurs du gouvernement, y compris les défenseurs des droits humains. Enfin, il a été noté que l’écrivain a souffert de multiples problèmes de santé, nécessitant plusieurs hospitalisations, ce qui témoigne de la détérioration de son état de santé durant sa période de détention.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.