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Sebbani plaide pour une réforme de l’Enseignement Supérieur au service du développement

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Le Secrétaire général du Syndicat national de l’enseignement supérieur,  Jamal Eddine Sebbani, a officiellement inauguré ce vendredi, le douzième congrès du syndicat sous le slogan « Tous ensemble pour unifier, démocratiser et améliorer le système de l’enseignement supérieur au service du développement global de notre pays » par une allocution solennelle, marquée par des remerciements appuyés aux nombreux participants. Dans ses propos liminaires, il a souligné l’importance de cet événement, témoin d’une mobilisation significative autour des enjeux cruciaux de l’enseignement supérieur, vecteur essentiel du développement national.

Sebbani a rappelé que le syndicat qu’il représente ne se contente pas de considérer l’enseignement supérieur comme l’aboutissement d’un parcours éducatif, mais le conçoit comme un pilier stratégique pour l’essor du pays. Selon ses mots, cet enseignement constitue un moteur de production des compétences indispensables dans les domaines aussi variés que la médecine ou l’ingénierie, lesquelles jouent un rôle clé dans la transformation sociale et économique. Ces compétences, a-t-il précisé, forment la base d’une société unie et prospère, capable de mener des réformes durables et structurantes.

Évoquant l’importance de la recherche scientifique, Sebbani a insisté sur la nécessité impérieuse d’orienter celle-ci vers le service de l’humanité et du progrès social, condamnant toute utilisation de la science à des fins destructrices. Il a néanmoins reconnu que, malgré des efforts notables, les systèmes éducatifs, y compris celui du Maroc, continuent de se heurter à des obstacles persistants, en l’absence de solutions pérennes.

Le Secrétaire général a également abordé les questions relatives à l’ancienneté et au service civil, réitérant l’engagement ferme du syndicat à s’associer à toute initiative de réforme de l’enseignement supérieur, en conformité avec les orientations du congrès. Il a souligné que la pierre angulaire de tout processus de réforme réside dans la généralisation de critères de qualité à tous les échelons de l’éducation, et a mis en garde contre les entraves que pourraient constituer des inégalités sociales ou économiques.

Sebbani n’a pas manqué de rappeler le rôle historique de l’enseignement supérieur au Maroc, en citant l’exemple de l’Université Al Quaraouiyine, fondée à Fès en 1925, qui figure parmi les plus anciennes universités au monde. Toutefois, il a déploré le retard que le Maroc accuse, malgré cet héritage prestigieux, par rapport à ses homologues européens, appelant à un sursaut national pour restaurer le leadership du pays sur la scène éducative internationale.

En outre, il a  souligné l’augmentation exponentielle du nombre d’étudiants, passé de 500 en 1956 à plus d’un million aujourd’hui. Cependant, ce boom quantitatif n’a pas été accompagné d’une amélioration substantielle de la qualité de l’enseignement, ce qui crée un déséquilibre notable entre les effectifs et la performance académique. Pour lui, la réussite d’un système éducatif ne saurait se mesurer uniquement en termes numériques, mais doit reposer sur la qualité des enseignements et leur adéquation avec les besoins du marché du travail.

Revenant sur les réformes entamées depuis l’indépendance, notamment durant la période 1994-2014, Sebbani a regretté que, malgré plus de deux décennies d’efforts, les résultats attendus ne soient pas encore au rendez-vous. Selon lui, ces échecs appellent une refonte en profondeur du processus de réforme, en évitant les erreurs du passé.

Citant le discours du Roi Mohammed VI, prononcé le 30 juillet 2015, Sebbani a insisté sur la nécessité de dépasser ce qu’il a qualifié de « réforme de la réforme » et d’adopter des mesures législatives rigoureuses pour améliorer la qualité de l’enseignement. Il a également mentionné l’accord signé le 20 octobre 2020 entre le gouvernement et les acteurs du secteur, qu’il considère comme une avancée importante vers la réforme tant attendue.

Par ailleurs, Sebbani a réaffirmé l’importance cruciale de la recherche scientifique, qui demeure, selon lui, la pierre angulaire de toute réforme structurelle réussie. Il a ainsi appelé à une collaboration active entre tous les acteurs concernés, qu’il s’agisse des institutions publiques, des universités ou encore de la société civile, pour garantir la réussite des réformes à venir.

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