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Viandes rouges : l’importation pour freiner la hausse, les craintes de spéculation persistent

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Face à la hausse continue des prix des viandes rouges, atteignant jusqu’à 120 dirhams le kilo, le gouvernement a autorisé leur importation pour une période limitée. Cependant, les consommateurs craignent que cette initiative profite avant tout aux spéculateurs.

Les prix des viandes rouges connaissent une augmentation constante, avec la viande bovine atteignant parfois 120 dirhams le kilo dans les grandes villes, et la viande ovine se vendant entre 110 et 113 dirhams le kilo. Ces hausses, de 1,5 à 2 dirhams, surviennent fréquemment, parfois chaque semaine.

Ce phénomène a provoqué un vif mécontentement au sein de la population, suscitant des protestations d’organisations politiques et syndicales. La question a été débattue au parlement, où le gouvernement a été sommé de prendre des mesures urgentes pour protéger le cheptel national et garantir des prix abordables.

Pour répondre à la situation, le gouvernement a encouragé l’importation de têtes de bétail, sans pour autant freiner la hausse des prix, ce qui l’a poussé à autoriser l’importation de viandes rouges. Cette décision, prise en collaboration avec les acteurs du secteur, a été annoncée après une réunion avec la Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural (COMADER).

L’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) a publié une liste de pays autorisés à exporter des viandes rouges vers le Maroc, qu’elles soient fraîches, réfrigérées ou congelées. Parmi ces pays figurent notamment l’Union européenne, l’Argentine, l’Australie, le Canada, et les États-Unis. Concernant le bœuf, des pays comme le Brésil, l’Ukraine et le Paraguay ont également été ajoutés à la liste.

Cette initiative pourrait potentiellement faire baisser les prix sur le marché marocain, notamment grâce aux prix plus compétitifs pratiqués dans des pays comme l’Argentine, où le coût moyen du bœuf est nettement inférieur.

Toutefois, certains consommateurs craignent de ne pas bénéficier pleinement de ces importations, rappelant le précédent de l’importation des moutons pour l’Aïd, qui avait donné lieu à des spéculations et des profits importants pour certains importateurs privilégiés. En effet, seuls les grands opérateurs du secteur, capables de respecter les normes strictes imposées par l’ONSSA, pourraient tirer profit de cette opération.

L’ONSSA a précisé que toutes les viandes importées devront être accompagnées d’un certificat sanitaire délivré par les autorités compétentes du pays exportateur, ainsi que d’un certificat « halal » reconnu. Elles seront également soumises à des contrôles rigoureux aux frontières pour garantir leur conformité aux normes sanitaires.

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