Israël a annoncé, ce samedi, avoir éliminé Hassan Nasrallah, le leader du Hezbollah, lors d’une frappe survenue la veille dans la banlieue sud de Beyrouth. Une source proche du mouvement libanais a indiqué que le contact avec Nasrallah avait été perdu.
Âgé de 64 ans, Hassan Nasrallah est une figure religieuse qui bénéficie d’un véritable culte de la personnalité au Liban, étant considéré comme l’homme le plus puissant du pays. Il vit dans la clandestinité depuis plusieurs années et apparaît rarement en public.
Selon plusieurs chaînes de télévision israéliennes, Nasrallah était la cible d’une frappe d’une intensité inédite, survenue vendredi à 15h30 GMT dans un quartier densément peuplé de la banlieue sud de Beyrouth. Ce raid a causé la destruction de nombreux bâtiments, forçant des centaines de personnes à fuir et faisant au moins six morts.
En dépit des frappes israéliennes qui ciblent sans relâche les bastions du Hezbollah dans le sud et l’est du Liban, ainsi que dans la banlieue sud de Beyrouth, le mouvement libanais a annoncé avoir riposté en lançant des roquettes contre un kibboutz et des cibles militaires dans le nord d’Israël, en réponse aux « attaques barbares de l’ennemi israélien ».
Après un avertissement d’évacuation lancé vendredi soir par l’armée israélienne, de nombreux habitants de la banlieue sud ont fui, et des familles ont dormi à la belle étoile. Hawraa el-Husseini, 21 ans, raconte : « C’était une nuit très dure, les missiles tombaient au-dessus de chez nous. Je n’oublierai jamais les cris des enfants. »
L’armée israélienne a affirmé avoir ciblé des immeubles civils abritant, selon elle, des dépôts d’armes et des centres de commandement du Hezbollah. Le Hezbollah a quant à lui nié la présence de tels dépôts dans les bâtiments résidentiels.
D’après le ministère libanais de la Santé, le raid de vendredi a fait au moins six morts et 91 blessés, bien que le bilan puisse s’alourdir avec les nombreuses destructions signalées par un photographe de l’AFP.
Ennemi juré d’Israël, le Hezbollah n’a pas encore communiqué officiellement sur le sort de son chef plus de 15 heures après le raid dévastateur israélien, qui a visé ce qu’Israël décrit comme « le quartier général central du Hezbollah ». Toutefois, une source proche du mouvement a déclaré que « le contact avait été perdu » avec Nasrallah depuis vendredi soir.
Le lieutenant-colonel Nadav Shoshani, porte-parole de l’armée, a déclaré sur le réseau social X : « Hassan Nasrallah est mort. » Un autre porte-parole, le capitaine David Avraham, a confirmé à l’AFP que le chef du Hezbollah avait été « éliminé ».
Lundi, l’armée israélienne a intensifié ses bombardements contre le Hezbollah au Liban, après un an d’échanges de tirs transfrontaliers. Le Hezbollah a ouvert un front contre Israël au début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque du Hamas le 7 octobre 2023. Il a promis de continuer ses attaques « jusqu’à la fin de l’agression israélienne à Gaza ».
Israël affirme mener ces actions pour rétablir la sécurité dans le nord du pays, cible des tirs du Hezbollah, et permettre le retour des dizaines de milliers d’habitants contraints de fuir.