La Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) a conclu son enquête sur les malversations, détournements et dysfonctionnements liés à la gestion de la Fédération interprofessionnelle des viandes rouges (Fiviar), anciennement dirigée par l’ex-député du PI, M’Hammed Karimine. Les résultats ont été transmis au procureur général du roi près la Cour d’appel de Casablanca, rapporte le quotidien Al Akhbar.
M’Hammed Karimine, ancien président de la Fiviar et ex-député du parti de l’Istiqlal, actuellement en détention préventive à la prison de Oukacha, sera bientôt présenté au procureur général du roi à Casablanca. Cette démarche s’inscrit dans le cadre de l’enquête clôturée par la BNPJ concernant les détournements, malversations, détournement de fonds publics et dysfonctionnements dans la gestion de la Fédération.
Selon Al Akhbar du 27 août, l’enquête de la BNPJ est corroborée par les témoignages d’une dizaine de professionnels et de nombreux agriculteurs, victimes présumées des irrégularités.
L’affaire a éclaté après une plainte déposée par Mohamed Matlouf, ancien président de la section locale de Benslimane de l’Association marocaine des droits de l’Homme, qui accusait M’Hammed Karimine de malversations et d’irrégularités concernant les subventions pour les agriculteurs.
Suite à cette plainte, le parquet a ordonné un audit des finances de la Fiviar, notamment les transferts d’argent effectués par Karimine à son vice-président. En 2019, le ministère de l’Agriculture avait également envoyé une commission d’inspection pour examiner le processus de distribution des subventions, révélant de graves dysfonctionnements. L’enquête a révélé que des millions de dirhams étaient transférés par Karimine sur le compte personnel de son vice-président avant d’être redistribués aux agriculteurs.
En plus de la plainte de Benslimane, le parquet de Rabat a également reçu les plaintes d’un ancien employé de la Fiviar, accompagnées de documents mettant en lumière des irrégularités dans la gestion de la Fédération.
Al Akhbar souligne enfin que M’Hammed Karimine et Aziz El Badraoui, directeur de la société de nettoyage « Ozone », sont détenus à la prison de Oukacha pour des accusations de détournement de fonds, dilapidation de deniers publics, abus de pouvoir, trafic d’influence, falsification de documents officiels et faux et usage de faux.