Site indépendant d'actualités

Le ministère de l’intérieur ouvre une enquête sur les milliards dépensés au profit des festivals

0

Les services de contrôle relevant du ministère de l’Intérieur ont soumis les marchés publics de certaines collectivités locales à un audit, après avoir reçu des informations suggérant des soupçons quant aux conditions de leur passation.

Des sources proches du journal « Assabah » ont indiqué que les marchés concernés par ces enquêtes portent sur l’organisation de festivals et de manifestations culturelles, où des liens supposés existent entre des responsables locaux impliqués dans ces marchés et les bénéficiaires de ceux-ci.

La liste des marchés sous investigation comprend des contrats de sécurité pour des festivals et des manifestations culturelles, ainsi que des services de publicité, de promotion sur les réseaux sociaux, et de fourniture d’équipements pour les espaces accueillant ces activités.

Les mêmes sources ont précisé que la plupart de ces marchés ne nécessitent pas un appel d’offres public, les rendant ainsi vulnérables aux dépassements et aux irrégularités. Des informations crédibles révèlent que des dizaines de marchés passés au cours des trois dernières années font l’objet de soupçons de favoritisme et d’existence de relations d’affaires entre les responsables de leur passation et les bénéficiaires.

Les sources ont également indiqué que la liste inclut des dizaines de collectivités territoriales réparties sur trois régions, et que les membres des commissions de contrôle du ministère de l’Intérieur s’attèlent à l’audit des documents relatifs à ces marchés. Les résultats préliminaires des enquêtes ont mis en évidence des pratiques de favoritisme dans l’attribution de certains marchés conclus directement entre des collectivités territoriales et des entreprises, autour desquels planent des soupçons de liens entre des responsables administratifs et les propriétaires de ces entreprises.

Les mêmes sources ont affirmé que les crédits alloués à ces marchés ont été considérablement gonflés, ce qui a suscité des doutes parmi les contrôleurs financiers, les conduisant à refuser de les valider. Cette situation a poussé les entreprises concernées à déposer des plaintes, notamment après le durcissement des délais de paiement imposé par l’administration et la publication de circulaires exhortant à la liquidation de tous les paiements dus aux entreprises par les administrations publiques. Les contrôleurs financiers ont justifié leur refus de valider ces marchés, dans leurs réponses aux communications internes, par l’existence de soupçons de manipulation de leur valeur, ce qui constitue un gaspillage des deniers publics.

Il a été décidé d’ouvrir une enquête sur les divers marchés en attente de paiement. Les premières investigations, après l’audit des documents relatifs à plusieurs de ces marchés, ont révélé une surévaluation des prix des services fournis aux collectivités contractantes, dépassant parfois trois fois les prix pratiqués sur le marché. En outre, certains travaux confiés à ces entreprises n’ont pas été réalisés, ce qui a conduit les contrôleurs financiers à refuser d’approuver les paiements des entreprises.

Selon les mêmes sources, la valeur totale des marchés objets des enquêtes des contrôleurs du ministère de l’Intérieur dépasse les 11 millions de dirhams (plus d’un milliard de centimes). Les contrôleurs vérifient également l’existence possible de relations entre les propriétaires des entreprises et certains responsables locaux.

Les sources du journal « Assabah » ont confirmé que les contrôleurs financiers vont identifier toutes les irrégularités et les dépassements et soumettront un rapport de leur mission de contrôle aux autorités compétentes, afin que des mesures appropriées soient prises à l’encontre des contrevenants.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.