Attaf : Macron a informé Tebboune de son intention de prendre une nouvelle position sur le Sahara depuis un mois et demi
Ahmed Attaf, le ministre algérien des Affaires étrangères, est sorti aujourd’hui, mercredi 31 juillet, pour discuter en détail de la décision de son pays de rappeler son ambassadeur de France, suite au soutien explicite de la France à la souveraineté marocaine sur le Sahara.
Il a décrit la décision comme une « manifestation de désapprobation et d’insatisfaction à l’égard de la position française » et a confirmé que le président français Emmanuel Macron avait commencé à se préparer à cette dernière étape il y a un mois et demi, comme le président algérien l’avait laissé entendre à l’époque.
Attaf a déclaré aujourd’hui lors d’une conférence de presse que la décision de l’Algérie en réponse à la reconnaissance par la France de la souveraineté marocaine sur le Sahara a commencé par une réduction de sa représentation diplomatique à Paris, soulignant que cela ne se limitait pas à la convocation de l’ambassadeur pour des consultations.
Il a ajouté que la réduction de la représentation est une mesure bien connue dans le droit international et la pratique, et constitue une expression forte de désapprobation ou de mécontentement avec les actions d’un Etat, tout en suggérant que d’autres mesures pourraient être nécessaires pour exprimer le rejet par l’Algérie de la décision française.
Attaf a qualifié ce que la France a fait de « dangereux pour la région et pour les efforts actuels visant à trouver une solution pacifique et politique à la question du Sahara ».
A cette occasion, Macron a présenté les arguments sur lesquels la France a fondé son soutien au plan d’autonomie marocain et à la recherche d’une solution au conflit dans le cadre de la souveraineté marocaine.
Attaf a rapporté les détails de la position rejetée par Tebboune, soulignant que la nouvelle position française « met l’accent sur l’exclusivité du plan d’autonomie comme base de résolution du conflit en cours sur le Sahara, et reconnaît explicitement la marocanité du Sahara, intégrant clairement le présent et l’avenir du Sahara dans le cadre de la souveraineté marocaine ».
Un communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères, daté du jeudi 25 juillet, est le premier document officiel à révéler la reconnaissance par la France de la souveraineté du Maroc sur ses provinces méridionales.
Le texte du communiqué algérien indique que « le gouvernement algérien a pris acte de la décision inattendue prise par le gouvernement français de soutenir clairement et sans ambiguïté le plan d’autonomie de la région du Sahara marocain dans le cadre de la souveraineté marocaine ».
Suite à cette décision, le ministère algérien des Affaires étrangères a exprimé son indignation face à ce qu’il a qualifié de « décision inattendue, malvenue et inefficace » prise par le gouvernement français en soutien explicite au plan d’autonomie de la région du Sahara occidental sous souveraineté marocaine, soulignant que les autorités algériennes avaient été informées de la teneur de cette décision par leurs homologues français au cours des derniers jours.