Le Maroc a finalisé la vente de sa participation dans l’emblématique hôtel Mamounia, l’un des établissements hôteliers les plus prestigieux du royaume, pour un montant de 1,7 milliard de dirhams (173 millions de dollars). L’acquéreur est le groupe OCP, géant phosphatier marocain.
Avant cette cession, le capital de la Mamounia était réparti entre plusieurs entités étatiques, dont l’OCP détenait déjà 40%. L’opération permet au groupe phosphatier de conforter sa position en devenant l’actionnaire majoritaire, tandis que la part de l’Office National des Chemins de Fer (ONCF) tombe à 10%, contre plus de la moitié il y a quelques décennies.
Cette cession s’inscrit dans le cadre d’une stratégie gouvernementale visant à générer des recettes importantes par la vente de participations dans des entreprises publiques. Objectif affiché : dégager 5 milliards de dirhams (509 millions de dollars) d’ici fin 2024. Pour l’heure, 34% de cette cible ont été atteints, grâce notamment à la vente de la totalité de la participation de l’Etat dans la Mamounia le mois dernier. Les cessions programmées pour les années 2025 et 2026 devraient rapporter 6 milliards de dirhams supplémentaires.
En avril dernier, la ministre de l’Economie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui, avait justifié le recours à ces cessions par des conditions défavorables sur les marchés financiers, rendant difficiles les introductions en bourse ou les cessions à des investisseurs privés. Elle avait toutefois précisé que le gouvernement attendait le moment opportun pour concrétiser ces opérations.
La vente de la Mamounia a suscité des critiques de certains parlementaires, qui ont mis en avant la valeur historique et symbolique de l’établissement. Le ministère de l’Economie et des Finances a tenu à rassurer en affirmant que tous les actifs cédés resteraient sous contrôle marocain.
L’hôtel Mamounia, conçu dans un style architectural marocain traditionnel, compte 135 chambres et 71 suites. L’année dernière, il a réalisé un chiffre d’affaires net de 226 millions de dirhams, en hausse de 10% par rapport à 2022.
Cette cession marque une page importante dans l’histoire de l’hôtellerie marocaine. La Mamounia, désormais sous le contrôle majoritaire de l’OCP, devra relever le défi de préserver son riche héritage tout en continuant à se positionner comme l’une des destinations hôtelières les plus luxueuses et exclusives du monde.