A l’approche d’Achoura, une fête religieuse chiite commémorant le martyre de l’imam Hussein, de nombreux quartiers populaires des villes marocaines se transforment en véritables champs de bataille ouverts, où des mineurs s’affrontent sans relâche, en particulier en soirée, au moyen de pétards et de « bombes d’Achoura ».
En effet, les ventes de pétards connaissent un essor fulgurant sur les marchés populaires à l’approche d’Achoura. Les enfants, attirés par ces engins explosifs, les utilisent dans des joutes dangereuses près des habitations, provoquant des nuisances sonores considérables, particulièrement préjudiciables aux malades, aux nourrissons et aux personnes âgées.
Exaspérés par ces troubles incessants, les riverains exigent l’intensification des patrouilles de police dans les quartiers concernés, notamment les plus populaires, où ces pratiques dangereuses se sont transformées en rituels dévoyés d’Achoura. Ils appellent à sévir sévèrement contre les vendeurs de ces pétards et explosifs illégaux, qui mettent en danger la sécurité des citoyens.
Malgré l’entrée en vigueur, il y a plusieurs années, d’une loi réglementant les explosifs à usage civil et les feux d’artifice d’agrément, cette mesure n’a pas permis d’endiguer ce phénomène inquiétant. Les sanctions prévues par l’article 54 de ladite loi, allant de deux à cinq ans de prison ferme et d’une amende de 50 000 à 500 000 dirhams, semblent insuffisantes pour dissuader les contrevenants.
Face à l’ampleur de ce phénomène et à l’inadaptation du cadre juridique actuel, une action concertée et multidimensionnelle est nécessaire pour enrayer cette dérive dangereuse. Cela implique une implication renforcée des forces de l’ordre, une sensibilisation accrue des parents et des éducateurs, ainsi qu’une réflexion approfondie sur les moyens de transformer ces rituels d’Achoura en moments de partage et de recueillement pacifiques.