Depuis l’annonce officielle des résultats de l’élection présidentielle, qui a donné un second mandat au président Mohamed Ould Ghazouani, le voisin méridional, la Mauritanie vit des moments tumultueux. Des manifestations ont éclaté dans plusieurs villes du pays et plus de deux cents personnes ont été arrêtées, selon le ministère mauritanien de l’intérieur : cent à Nouakchott et cent à Nouadhibou. Trois décès ont également été signalés parmi les détenus, suite aux « actes de pillage, de sabotage et d’émeute » qui ont secoué la ville de Kédī avant-hier.
Depuis hier, mardi 2 juin 2024, un important dispositif de gendarmerie est observé le long de l’axe principal de la route des Nomades à Nouadhibou, la capitale économique du pays, suite à des manifestations contre les résultats des élections. Les autorités ont également coupé l’accès à Internet pour empêcher la diffusion d’informations sur les manifestations dans le pays.
Le candidat à la présidence mauritanienne Biram Dah Abeid, qui est arrivé deuxième aux élections et refuse de reconnaître les résultats de la commission électorale, a appelé ses partisans à se mobiliser et à continuer à manifester pacifiquement contre les « résultats falsifiés » des élections présidentielles qui se sont déroulées dans le pays samedi dernier.
Biram Dah Abeid a déclaré, lors d’une conférence de presse tenue hier soir à Nouakchott, après que les forces de sécurité ont relâché le siège de son quartier général, qu’il refuse de reconnaître les résultats « falsifiés » de la commission électorale, mais qu’il est néanmoins prêt à dialoguer avec le gouvernement pour surmonter la crise politique résultant des élections.
Dans un contexte similaire, Biram a condamné le meurtre de trois manifestants dans la ville de Kédī, dans le sud du pays, affirmant qu’ils protestaient pacifiquement pour récupérer leurs votes qui, selon lui, avaient été truqués par la commission électorale. Il a ajouté : « Les jeunes sont sortis dans une manifestation pacifique pour exprimer leur rejet des élections présidentielles truquées et les forces de sécurité les ont emmenés au centre de détention où ils ont perdu la vie, ce qui constitue un acte de meurtre évident ».