Abdelilah Benkirane, secrétaire général du Parti de la justice et du développement, a révélé un débat que son parti a vécu il y a quelques jours, un débat qui a failli porter sa colère contre le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, aux oreilles du roi.
Dans son discours devant les membres du secrétariat général de son parti, Benkirane a déclaré que la réponse du chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, aux parlementaires de son parti lors d’une séance plénière, en disant : « Honnêtement, ce que vous dites ne nous importe pas, ce qui nous importe ce sont les citoyens… ce sont les citoyens qui nous ont confié cette responsabilité », constitue une insulte aux institutions de l’Etat et au Parlement.
Benkirane a rappelé que le président du conseil national de son parti, Idriss Azami, lui avait suggéré de porter sa protestation devant le Roi, en sa qualité de « juge entre les institutions », mais que le parti s’était rétracté pour ne pas « troubler l’atmosphère ».
Benkirane a estimé que le chef du gouvernement est tenu d’accepter les avis des parlementaires, même s’ils diffèrent des siens, le Parlement étant une institution constitutionnelle et les députés ayant pour mission de relever les erreurs, maintenant le rejet par son parti du soutien accordé aux importateurs de moutons, à hauteur de 500 dirhams par tête, qualifiant ce soutien de « pot-de-vin » et de « campagne électorale prématurée ».
La dernière réunion du secrétariat général du Parti de la justice et du développement est la deuxième réunion consécutive au cours de laquelle la direction du parti a discuté des remarques d’Akhannouch au Parlement.
Lors de sa précédente réunion, à la mi-juin, le secrétariat général avait déjà exprimé son indignation face à ces propos qu’il avait qualifiés de « scandaleux », exigeant des excuses immédiates de la part du chef du gouvernement, considérant ses propos comme une « insulte à l’ensemble du Parlement et à tous les citoyens ».