Bourita : le Maroc s’oppose à “la logique des donneurs de leçons et du chantage” envers les pays du Sahel
Le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, M. Nasser Bourita, a affirmé, hier vendredi à Rabat, que le Maroc s’oppose fermement au « logiciel des donneurs de leçons et de ceux qui recourent au chantage » des pays du Sahel, faisant allusion à l’Algérie voisine qui a imposé sa politique à des pays comme le Mali, le Niger et le Burkina Faso après avoir adhéré à l’initiative marocaine pour l’accès à l’Océan atlantique.
Lors d’une conférence de presse tenue à l’issue de ses entretiens avec le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabés de l’étranger, Karamoko Jean-Marie Traoré, à Rabat, M. Bourita a déclaré que le Maroc « fait confiance aux élites et au génie des pays du Sahel pour trouver la meilleure voie pour faire face à la situation complexe dans la région et pour réussir la transition démocratique ».
Il a ajouté que le Royaume s’oppose à l’ingérence étrangère dans les affaires des pays du Sahel et « aux politiques des donneurs de leçons et de ceux qui pensent que, compte tenu des frontières communes avec les pays du Sahel, ils peuvent recourir au chantage ».
Bourita a également affirmé que « même dans le voisinage du Sahel, il y a des pays qui veulent gérer la situation par le chantage et régler leurs problèmes au détriment de la stabilité régionale », soulignant que le Royaume est, pour sa part, engagé dans « une logique de confiance dans la capacité de ces pays à résoudre leurs problèmes ».
Le ministre a ajouté que le Maroc est déterminé à mettre son expertise et son expérience à la disposition de ces pays, pour les accompagner dans leurs programmes et leurs ambitions.
Il a souligné que l’initiative royale visant à donner aux pays du Sahel un accès à l’océan Atlantique s’inscrit dans cette vision, dans le but de les aider à retrouver leur rôle historique de terre d’échange et de passage.
Le ministre a salué la réaction rapide et spontanée des pays du Sahel à cette initiative, marquée par leur engagement et leur soutien.
Bourita a rappelé qu’il ne s’agissait pas de proposer aux pays du Sahel une initiative prête à l’emploi, mais de leur permettre de se l’approprier, et c’est dans ce but qu’une réunion s’est tenue en décembre à Marrakech, suivie d’une autre il y a deux semaines à Rabat, où les équipes de travail ont examiné les modalités de mise en œuvre de cette initiative.
Il a ajouté que « nous sommes actuellement dans une phase de co-construction de cette initiative afin de présenter une réponse collective et de permettre aux pays concernés d’apporter leur contribution ». Bourita a souligné qu' »il est temps de faire confiance aux pays du Sahel pour les aider à développer leur propre vision. Ils n’ont pas besoin de tuteurs, ils ont besoin de partenaires », notant que le Maroc est engagé dans cette approche, tant dans ses relations bilatérales avec chacun de ces pays que dans sa vision pour la région dans son ensemble.
Le ministre a rappelé que « les liens entre le Maroc et les pays du Sahel sont ancrés dans l’histoire, renforcés par des échanges humains, spirituels et religieux intenses, ce qui rend cette relation solide, profonde et unique ».
Un numéro du Journal Officiel algérien, daté du 31 décembre 2023, a révélé la clôture des comptes de prêts accordés à des gouvernements étrangers et le transfert de leurs soldes au compte de pertes et profits du Trésor.
La liste des pays concernés comprend le Mali, le Niger et le Burkina Faso, qui se sont joints à la réunion « Accès à l’océan Atlantique » à Marrakech le 23 décembre, initiative lancée par le roi Mohammed VI dans son discours de la Marche Verte le 6 novembre dernier.