Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a rencontré le président français, Emmanuel Macron, à Bari en Italie, en marge du sommet du G7. Ce sommet, organisé par l’Italie et sa Première ministre Giorgia Meloni, a invité pour la première fois des pays du Sud, y compris l’Algérie. Tebboune a profité de cette rencontre pour obtenir des assurances de Macron concernant les prochaines échéances électorales en septembre.
Invité par Meloni, Tebboune a participé à ce sommet où des dirigeants de divers pays comme les Émirats arabes unis, le Brésil, la Turquie, l’Arabie Saoudite, l’Inde, le Kenya, l’Afrique du Sud, la Tunisie et l’Algérie étaient présents. Meloni a également invité le pape pour la première fois afin de tempérer son image d’extrême droite et répondre aux critiques selon lesquelles le G7 serait un club élitiste et fermé.
La dernière conversation téléphonique entre Tebboune et Macron datant du 11 mars, cette rencontre était une occasion cruciale pour Tebboune de discuter de sa visite d’État à Paris, reportée plusieurs fois depuis mai 2023. Face à la crise politique en France, suite à la victoire du Rassemblement national (RN) aux élections européennes et à la convocation d’élections législatives anticipées, Tebboune a trouvé une opportunité pour s’entretenir directement avec Macron.
Bien que les détails de leur rencontre n’aient pas été divulgués, il est clair que Tebboune, qui a avancé la date des élections présidentielles en Algérie, craignait que ses plans soient compromis par la montée de l’extrême droite en France. Il redoute que cela ne ruine son image de président fort en cas de démission de Macron ou si Jordan Bardella devient Premier ministre.
Se montrer aux côtés d’un gouvernement français d’extrême droite, hostile à l’immigration algérienne, serait catastrophique pour l’image de Tebboune et pour l’Algérie. C’est pourquoi il a cherché des garanties et des explications sur l’avenir politique français auprès de Macron, alors que le régime algérien craint les répercussions d’une éventuelle arrivée au pouvoir de l’extrême droite en France, qui a des politiques opposées aux intérêts algériens. Les dirigeants d’extrême droite en France ont déjà exprimé leur volonté de renvoyer des milliers d’Algériens sans papiers et de mettre fin à un accord préférentiel de 1968 facilitant l’immigration algérienne en France.