Les composantes de la coordination syndicale régionale du secteur de la santé de la ville de Khénifra ont exprimé leur surprise suite à la décision de la préfecture d’interdire la manifestation qu’ils avaient prévue dans le cadre de l’appel national à l’escalade et à la poursuite des grèves de trois jours par semaine.
La décision du pacha de Khénifra, justifiant l’interdiction par la nécessité de « préserver l’ordre public », a été qualifiée par les protestataires de « fait exceptionnel et rare ».
En effet, la préfecture de Khénifra a décidé d’interdire le sit-in et la manifestation de protestation qui devaient avoir lieu aujourd’hui, mardi, soulignant que « les parties appelantes et participantes à l’organisation de ce sit-in assument toutes les conséquences et les répercussions juridiques découlant de la violation de cette décision ».
Le pacha de Khénifra a indiqué dans sa décision, que cette décision avait été prise après consultation du comité de sécurité local, soulignant que « l’organisation du sit-in de protestation pourrait compromettre l’ordre public et entraver la circulation ».
La décision de la préfecture ajoute qu’elle « charge les autorités locales territorialement compétentes et les forces de sécurité dans leur circonscription de veiller à l’application de la décision d’interdiction et de faire respecter les lois en vigueur en la matière », en transmettant sa décision au « wali de la région, au procureur du roi près le tribunal de première instance de Khénifra, au commandant régional des forces armées et aux présidents des annexes administratives de la même ville ».
Commentant la décision d’interdiction, le secrétaire régional du syndicat indépendant des infirmiers et des professionnels de la santé de la région de Beni Mellal-Khénifra, Abdellatif Ahnouch, a déclaré que « la coordination au sein de la province de Khénifra a été surprise par la publication de la décision d’interdire la manifestation qui devait avoir lieu aujourd’hui », qualifiant cette décision de « fait exceptionnel et rare étant donné qu’aucune autre manifestation n’a été interdite dans d’autres régions ».
M. Ahnouch a défendu les protestations de la coordination régionale du secteur de la santé en affirmant que « ces formes de lutte sont le résultat de l’évasion du ministre de la Santé et du gouvernement en général de l’application du protocole signé avec les syndicats de la santé en janvier dernier », dénonçant « l’évasion du ministre de tutelle du secteur et du gouvernement de leur responsabilité de respecter les dispositions de ce protocole ».
Le porte-parole a également critiqué le « prétexte du chef du gouvernement selon lequel ces protocoles signés dans le cadre du dialogue sectoriel ne l’engagent pas et que seul le dialogue central l’engage », soulignant que « cet argument contredit le mode de traitement par le gouvernement des protestations des secteurs de la justice, de l’éducation et d’autres secteurs ».
Le syndicaliste a dénoncé « l’interdiction de la manifestation de protestation des travailleurs de la santé au niveau de la région de Khénifra qui devait partir de la place Azlou vers la délégation provinciale du ministère de la Santé en concrétisation de la décision de la coordination syndicale nationale concernant le programme de lutte », ajoutant « que nous ne comprenons pas notre exclusion par cette décision des autres régions qui mènent aujourd’hui leurs protestations pour des droits et des revendications légitimes ».
Pour rappel, la coordination syndicale nationale du secteur de la santé avait annoncé l’escalade et la poursuite des grèves de trois jours par semaine, en plus de l’organisation de sit-in de protestation régionaux et provinciaux, du boycott des rapports sur les programmes de santé et de toutes les réunions, de l’organisation d’une manifestation massive à Rabat après la fête de l’Aïd al-Adha, en réaction à ce qu’elle considère comme « le mépris continu du gouvernement pour les revendications des professionnels de la santé et son dédain pour les accords conclus ».
La coordination a menacé de recourir à un boycott généralisé des programmes de santé et de leurs rapports, des unités mobiles et des caravanes médicales, des opérations chirurgicales programmées non urgentes, des examens spécialisés dans les hôpitaux, des opérations de recouvrement des recettes des factures, des permanences administratives et de toutes les réunions avec l’administration sous toutes ses formes, ainsi que des formations continues, en cas de non-réaction.