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Les révélations saisissantes de Bernard Lugan sur le Sahara Occidental : Une analyse éclairante

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« L’Afrique du Nord au fil du Sahara », voici le titre du nouvel ouvrage signé par l’éminent historien français, Bernard Lugan. Cet ouvrage offre une perspective éclairante pour appréhender les droits historiques du Maroc sur le Sahara occidental et pour comprendre l’attachement profond de la nation marocaine à ce territoire. En parallèle, il met en lumière la responsabilité des anciennes puissances coloniales, l’Espagne et la France, dans la fragmentation de l’État marocain, tout en expliquant comment le régime algérien, né en 1962, poursuit en réalité le projet de l’Algérie française.

La couverture de ce livre résume parfaitement son propos : une carte géographique du Maroc, datant de 1891 et imprimée en France. Dans cette représentation, une légende sans équivoque affirme que, pour les géographes français de la fin du 19ᵉ siècle, le Sahara occidental faisait entièrement partie du territoire marocain, tout comme le Touat, Tindouf et la région de Colomb Béchar. En puisant dans une multitude de documents historiques, Bernard Lugan offre une véritable mine d’informations, apportant ainsi une preuve irréfutable de la marocanité du Sahara atlantique.

Paru récemment aux éditions Ellipses (Paris) sous le titre « L’Afrique du Nord au fil du Sahara », cet ouvrage didactique offre un éclairage essentiel sur la question du Sahara occidental. À la fois concis et richement documenté, il mérite d’être largement diffusé pour une meilleure compréhension du conflit saharien.

La structure simple du livre facilite grandement sa lecture, avec ses 10 chapitres, chacun abordant une question spécifique liée au conflit du Sahara occidental. Les questions posées sont directes et les réponses s’appuient sur des faits incontestables, laissant peu de place à l’ambiguïté ou aux interprétations. « Existe-t-il un ‘peuple sahraoui’ ? » ou encore « Y a-t-il eu par le passé un État nommé ‘Sahara occidental’ ? » sont parmi les questions soulevées par l’auteur au début de chaque chapitre.

Pour compléter l’ensemble, les propos de Bernard Lugan sont appuyés par 15 cartes en couleur, offrant ainsi une dimension visuelle enrichissante à la compréhension des faits.

Une démonstration magistrale de la marocanité du Sahara

Cet ouvrage puise dans différentes disciplines, principalement l’histoire et l’ethnographie. La partie du livre consacrée aux droits historiques du Maroc sur le Sahara occidental et aux pertes subies sous la colonisation française et espagnole est particulièrement fascinante. Les six premiers chapitres du livre offrent une démonstration magistrale de la marocanité du Sahara à travers les siècles. En dévoilant des faits peu connus, ils apportent un éclairage précieux à toute personne désireuse de comprendre le conflit saharien.

Une des conclusions essentielles de ce livre est que le Sahara occidental a été arraché au Maroc par la colonisation espagnole et française, et que toute la genèse de ce problème et son évolution ne peuvent être appréhendées sans tenir compte de ce contexte. Les anciennes puissances coloniales ont une responsabilité significative dans la division de vastes territoires marocains. Cette responsabilité n’a pas été suffisamment soulignée jusqu’à présent, le Maroc se mobilisant davantage pour récupérer une partie de ses territoires perdus plutôt que pour condamner les auteurs de cette dépossession.

Bernard Lugan souligne : « Le Sahara occidental n’est qu’une partie de l’ensemble saharien que la colonisation a arraché au Maroc. Le Maroc a été largement amputé, tant par la France que par l’Espagne, de sa profondeur saharienne, notamment de ses provinces comprises entre Figuig et la région du Touat d’une part, ainsi qu’entre le Drâa et les frontières actuelles de la Mauritanie et du Mali d’autre part ».

Un héritage de la colonisation

« Historiquement, le Sahara occidental est pratiquement la matrice de la nation marocaine », écrit Bernard Lugan, rappelant que plusieurs dynasties marocaines y ont émergé, telles que les Almoravides, les Saâdiens et les Mérinides, établies à Sijilmassa dans le nord du Sahara occidental. Cela explique le lien profond qui unit la nation marocaine au Sahara occidental – une terre essentielle pour les Marocains.

Les frontières des possessions sahariennes espagnoles, arrachées au Maroc, ont été établies par des accords entre Paris et Madrid, laissant à l’Espagne tout le littoral atlantique de l’embouchure de l’oued Drâa au nord jusqu’à Port-Etienne (Nouadhibou) au sud. Bernard Lugan retrace la chronologie des événements ayant conduit à la dépossession du Maroc de plusieurs territoires, dont le Sahara occidental. Ce démembrement du Maroc de son Sahara atlantique ne peut être compris sans prendre en compte l’annexion par l’Algérie française de vastes territoires à l’est du pays.

Il explique comment le projet d’un chemin de fer transsaharien a incité les autorités de l’Algérie française à convoiter les territoires marocains de la Tourara et du Touat, offrant ainsi un itinéraire plus court pour le chemin de fer. La dépossession du Maroc de ces territoires a été réalisée progressivement, avec d’abord une demande d’autorisation adressée au sultan du Maroc.

Des territoires marocains annexés à l’Algérie française

L’annexion de territoires marocains par l’Algérie française s’est poursuivie même après la colonisation française du Maroc. Ce n’est qu’en 1935 que l’Algérie s’est ouverte sur un Sahara que les précédents occupants, les Turcs, n’avaient jamais possédé.

Quant à Tindouf, elle n’a été rattachée à l’Algérie française qu’en 1934. Même une fois occupée par la France, Tindouf est restée administrativement rattachée à la région d’Agadir jusqu’en 1956. Juste avant l’indépendance du Maroc, le tracé de la frontière algéro-marocaine a été décidé en urgence de manière unilatérale, favorisant ainsi l’Algérie au détriment du Maroc.

Au départ des Français, la population de Tindouf a brandi le drapeau marocain, mais elle a été réprimée par l’armée algérienne. Malgré cela, la population a persisté dans sa demande de retour au Maroc, mais l’armée algérienne a exercé une répression brutale, forçant ainsi le caïd à s’enfuir au Maroc avec plusieurs milliers d’habitants.

Ainsi, après son indépendance, le Maroc s’est vu demander de reconnaître la perte de ses provinces de l’Est, notamment Tindouf, et d’accepter leur rattachement à l’Algérie nouvellement créée.

Marocanité du Sahara : preuves à l’appui de documents historiques

La souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental remonte à plusieurs siècles. À travers des documents historiques, Bernard Lugan prouve cette souveraineté à différents endroits de son livre. Les Espagnols se sont intéressés très tôt au littoral marocain de l’Atlantique. En 1476, un seigneur espagnol a érigé un fort à proximité de Tarfaya, qu’il a nommé Santa Cruz de Mar Pequena. En 1527, le sultan du Maroc, Ahmed al-Wattassi, a fait détruire cet établissement, preuve que la région était effectivement marocaine à l’époque.

Au 18ème siècle, le Maroc et l’Espagne ont signé plusieurs traités accordant des droits de pêche ou d’installation sur le littoral du Sahara atlantique. Bernard Lugan cite plusieurs de ces documents diplomatiques, qui attestent de la marocanité du Sahara.

D’autres puissances européennes reconnaissaient également la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Un traité de 1895 signé entre le Maroc et la Grande-Bretagne précise que personne ne peut revendiquer le territoire entre l’Oued Draâ et le Cap Bojador, car toutes ces terres font partie du territoire marocain.

Ces traités et documents historiques prouvent que les puissances européennes considéraient le Sahara occidental comme marocain, demandant périodiquement au sultan du Maroc d’intervenir pour porter assistance à leurs marins naufragés ou libérer leurs ressortissants faits prisonniers par les tribus locales.

« L’État sahraoui », un prolongement du régime d’Alger

La reconquête du Sahara atlantique par le Maroc ne date pas de la Marche verte. Dès l’indépendance du Maroc en 1956, le Sahara occidental a été au centre de l’action politique et militaire des autorités marocaines. En mars 1956, le roi Mohammed V a soutenu l’organisation du Congrès de la Saquia el Hamra, où plusieurs milliers de représentants des tribus de la région ont proclamé leur marocanité et leur attachement au trône alaouite.

D’un point de vue militaire, dès 1957, l’Armée de libération nationale du Maroc (ALN) a combattu les Espagnols et a même réussi à libérer la ville d’Es Semara. En novembre 1957, presque tout le Sahara espagnol était sous le contrôle de l’ALN, à l’exception de quelques points de résistance. L’intervention militaire de la France aux côtés de l’Espagne a forcé l’ALN à se replier vers le nord.

Politiquement, en 1962, face au refus espagnol de remettre le Sahara occidental au Maroc, le roi Hassan II a demandé au Comité de décolonisation des Nations unies de placer Ifni et le Sahara occidental sur la liste des territoires à décoloniser.

L’Algérie continue à présenter le Sahara comme une question de décolonisation. Cependant, selon Bernard Lugan, il s’agit d’un conflit artificiel qui permet à l’Algérie d’éviter son propre processus de décolonisation. En effet, en récupérant des territoires spoliés par la colonisation française et annexés à l’Algérie, elle a déplacé la question de la décolonisation. En 2023, lors d’un colloque à l’Institut des sciences politiques de Paris, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a déclaré que le Sahara occidental ayant été décolonisé en 1975, la question ne relevait pas d’un processus de décolonisation.

Les convoitises maritimes de l’Algérie remontent à l’époque coloniale

L’Algérie a toujours cherché à établir une ouverture sur l’Atlantique, même avant son indépendance. Selon Bernard Lugan, « la question du Sahara occidental est également, pour l’Algérie, le moyen de briser son enclavement continental en tentant de s’ouvrir, via un pseudo-État sahraoui, une fenêtre sur l’océan Atlantique ». La France coloniale avait déjà envisagé un accès de l’Algérie à l’Atlantique via le Maroc.

Le régime algérien, tout en glorifiant l’anticolonialisme, défend l’héritage du colonialisme. En proposant une partition du Sahara occidental, l’Algérie montre sa volonté de s’approprier une partie du territoire marocain pour obtenir un accès à l’Atlantique.

Conclusion

Le livre de Bernard Lugan offre une analyse documentée et approfondie de la question du Sahara occidental, mettant en lumière les manipulations historiques et politiques qui ont conduit à ce conflit. En reliant les origines de ce différend à la colonisation française et aux intérêts géostratégiques de l’Algérie, Lugan offre une perspective éclairante sur une question complexe et controversée. À travers une multitude de preuves historiques, il démontre la légitimité historique de la revendication marocaine sur le Sahara occidental et souligne les incohérences de la position algérienne. En offrant une lecture critique et nuancée, ce livre contribue à une meilleure compréhension de ce conflit et ouvre la voie à des solutions fondées sur la justice et le respect du droit international.

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