Tensions au sein du pouvoir algérien : Des divisions financières secouent le Palais d’El-Mouradia
Depuis le début de l’année 2024, le Palais Présidentiel d’El-Mouradia en Algérie est en proie à une crise sans précédent. Des informations rapportées par Maghreb Intelligence révèlent que le clan présidentiel d’Abdelmadjid Tebboune est en proie à des divisions et des discordes, principalement au sein des équipes chargées de la communication institutionnelle et officielle du Chef de l’État et du gouvernement.
Cette tension interne a récemment abouti au limogeage de la directrice de l’ANEP, une entité stratégique chargée de la distribution des fonds publicitaires, qui sont vitaux pour la survie des médias algériens. Avec un budget annuel d’environ 80 millions de dollars USD, l’ANEP est devenue un enjeu de pouvoir majeur, alimentant les ambitions au sein du gouvernement algérien.
Une assemblée générale extraordinaire, présidée le 6 mars 2024 par le ministre de la Communication, Mohamed Laagab, a conduit à la destitution de Siham Derarja de son poste de PDG de l’ANEP. Cela marque un changement significatif, car Siham Derarja, soutenue par la cellule de communication du Palais Présidentiel depuis octobre 2021, était chargée de la distribution des budgets publicitaires aux médias fidèles au clan Tebboune.
L’arrivée de Mohamed Laâgab au ministère de la Communication a déclenché un affrontement dans ce secteur stratégique. Ancien directeur de campagne de Tebboune et écarté du Palais en janvier 2021, Laâgab a orchestré un audit révélant des irrégularités financières graves. Sur la base de ces constatations, il a convaincu Tebboune d’initier une purge, prenant ainsi le contrôle de l’ANEP et écartant ses rivaux.
Cette situation met en lumière la complexité et l’instabilité des luttes de pouvoir au sein de l’élite politique algérienne, où la gestion des ressources publicitaires joue un rôle crucial dans le renforcement de l’autorité.
