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Changement de cap : Démission du gouvernement palestinien et perspectives d’une nouvelle phase politique

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Le Premier ministre palestinien Mohammad Shtayyeh a annoncé la démission de son gouvernement à la suite de la guerre à Gaza et de ce qu’il a qualifié de « génocide », soulignant que la prochaine étape nécessiterait de nouvelles dispositions gouvernementales et politiques ainsi que l’affirmation de l’autorité sur « toute la terre palestinienne ».

Lors d’une allocution télévisée ce lundi, Shtayyeh a déclaré : « J’ai présenté ma démission à la lumière des développements politiques, sécuritaires, économiques et humanitaires liés à l’agression à Gaza, aux arrestations en Cisjordanie et à Al Qods, ainsi qu’aux défis auxquels sont confrontés notre peuple et notre cause palestinienne, ainsi que notre système politique, une attaque féroce et sans précédent, un génocide, des tentatives de déplacement forcé et la famine à Gaza ».

Shtayyeh a ajouté que cela s’ajoutait à « l’intensification de la colonisation, à l’étranglement financier sans précédent, aux tentatives de liquidation de l’UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient) et de l’emploi des réfugiés palestiniens, ainsi qu’à l’annexion progressive de la terre palestinienne ».

Le Premier ministre démissionnaire a souligné que la prochaine étape « nécessite de nouveaux arrangements gouvernementaux et politiques, prenant en compte les récents développements à Gaza, les discussions sur l’unité nationale et le besoin urgent d’un consensus palestinien basé sur une base nationale et une large participation, ainsi que l’affirmation de l’autorité sur l’ensemble de la terre de Palestine ».

Cette déclaration intervient à un moment où des discussions ont lieu sur les tentatives d’établir une phase post-conflit dans la bande de Gaza et de s’éloigner du contrôle du Hamas sur le territoire. Israël a toujours affirmé qu’il ne tolérerait pas la présence de l’Autorité palestinienne, sous sa forme actuelle, au pouvoir à Gaza ou à la tête d’un futur État palestinien.

Les appels internationaux et régionaux se multiplient en faveur de la création d’un État palestinien dans le cadre de la solution à deux États proposée par les organisations internationales et arabes pour mettre fin au conflit israélo-palestinien.

Selon un rapport de l’Agence France-Presse, Israël insiste pour conserver le contrôle de la sécurité de la bande de Gaza et de la Cisjordanie occupée après la guerre, mais indique que des « entités palestiniennes » gèreraient le territoire.

Washington a laissé entendre que l’Autorité palestinienne jouerait un rôle dans la gestion de Gaza après la guerre, soulignant qu’elle « a besoin d’être renouvelée, revitalisée et mise à jour en termes de style de gouvernance et de représentation du peuple palestinien ».

L’Autorité palestinienne dirigée par Mahmoud Abbas connaît actuellement une baisse de popularité et n’exerce qu’un pouvoir limité en Cisjordanie occupée. La guerre a éclaté le 7 octobre, après que le Hamas a lancé une attaque sans précédent dans le sud d’Israël, causant la mort de 1 160 personnes, pour la plupart des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes.

En outre, environ 250 otages ont été retenus pendant l’attaque. Israël affirme que 130 d’entre eux se trouvent toujours à Gaza et que 31 sont présumés morts. Israël a répondu à l’attaque par des frappes dévastatrices sur la bande de Gaza et des opérations terrestres depuis le 27 octobre, tuant 29 692 personnes, en grande majorité des civils, selon le dernier bilan du ministère de la santé.

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