La justice française condamne un joueur international algérien à 8 mois de prison et une amende

Le joueur de l’équipe nationale algérienne de football et du club français de Nice, Youssef Atal, a été condamné à huit mois de prison avec sursis pour avoir publié une vidéo appelant à un « jour noir pour les Juifs », en relation avec la guerre entre Israël et le mouvement palestinien Hamas.

Le tribunal de Nice a également condamné  Atal à une amende de 45 000 euros pour incitation à la haine religieuse et l’a contraint à publier le jugement à ses frais dans les journaux « Nice-Matin » et « Le Monde ».

Le verdict est proche des réquisitions du procureur qui avait demandé une peine de dix mois de prison avec sursis et une amende de 45 000 euros pour la diffusion de la vidéo de 35 secondes.

Atal, qui a été appelé dans l’équipe nationale algérienne pour la Coupe d’Afrique des Nations qui se déroulera en Côte d’Ivoire du 13 janvier au 11 février, s’est défendu en disant qu’il n’avait pas regardé la vidéo dans son intégralité et qu’il l’avait partagée sans en connaître tout le contenu.

Son avocat, Antoine Vey, a déclaré qu’Atal avait envoyé un message de soutien aux Palestiniens de Gaza. Pour lui, il s’agissait d’un message de paix, et il n’était pas le seul à le penser.

Cependant, la vice-procureure Mégie Chouteau a estimé que « ce sont des faits graves, qu’il ne faut pas prendre à la légère. Partager une vidéo, c’est mettre en avant les propos qui y sont tenus ».

Atal a supprimé la publication et s’est excusé, mais son club l’a suspendu pour une durée indéterminée le 18 octobre, et la commission de discipline de la Ligue française l’a suspendu pour sept matches le 26 octobre.

Dans l’attente du verdict, le joueur a été placé sous contrôle judiciaire avec une caution de 80 000 euros, avec interdiction de quitter le territoire français, sauf pour des raisons liées à son activité de joueur professionnel, ce qui lui a permis de participer à trois matches avec son équipe nationale depuis la publication de la vidéo.

Une enquête a été ouverte le 16 octobre après que la municipalité de Nice a signalé les accusations de « soutien au terrorisme » et de « provocation à la haine ou à la violence en raison d’une religion déterminée ».

Atal a rapidement supprimé la publication et présenté ses excuses, affirmant qu’il ne soutenait pas la violence et qu’il était désolé pour tout malentendu. Il a souligné qu’il condamnait fermement toutes les formes de violence dans le monde et a exprimé son soutien à toutes les victimes.

L’affaire a suscité des réactions de la part du maire de Nice, qui a condamné la vidéo d’Atal, et d’autres footballeurs qui ont exprimé leur soutien au peuple palestinien, comme l’ancien attaquant international français Karim Benzema.

Le 7 octobre, le Hamas a lancé une attaque sans précédent contre Israël, faisant 1 200 morts selon les autorités israéliennes, principalement des civils, et retenant environ 240 otages avec d’autres factions palestiniennes. La vie des Palestiniens de la bande de Gaza a été bouleversée par les bombardements israéliens, qui ont causé la mort de 22 313 personnes selon le ministère de la santé du Hamas.