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Poursuite des protestations des enseignants…les coordinations rejettent l’accord entre le gouvernement et les syndicats

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Un nouveau rejet du contenu de l’accord signé entre le gouvernement et les syndicats de l’éducation a été exprimé par la Coordination nationale du secteur de l’éducation lors d’une conférence de presse tenue ce mercredi à Rabat. Selon elle, l’accord est « insuffisant » et ne répond pas à plusieurs revendications qui ont poussé les enseignants à manifester.

La Coordination, composée de 23 coordinations et syndicats, a confirmé son « rejet du contenu de l’accord », appelant le gouvernement à assumer sa responsabilité pour avoir exclu la Coordination nationale du secteur de l’éducation de son droit de négocier sur le dossier de ses revendications.

La Coordination a également critiqué sévèrement les syndicats de l’éducation signataires de l’accord, affirmant qu’ils ont fait l’objet « d’attaques manipulatrices de la part de certaines parties qui agissent de manière erronée à l’égard du corps syndical qui a mobilisé toutes ses forces pour dynamiser les coordinations de l’intérieur ».

La Coordination a rejeté les informations faisant état d’une exploitation politique et religieuse (en référence au Parti de la justice et du développement et au mouvement Al Adl Wal Ihsane) des manifestations des enseignants, condamnant ces « tentatives grossières dirigées par certaines parties qui manipulent leurs maîtres dans toutes les manifestations populaires », soulignant « l’indépendance de la lutte syndicale dans le secteur de l’éducation par rapport à toute couleur politique ou religieuse ».

Les principales revendications de la Coordination nationale du secteur de l’éducation portent sur le retrait du statut unifié des employés du secteur de l’éducation nationale, la suppression du recrutement régional et de toute forme de contrat dans l’éducation, l’intégration des enseignants dans la fonction publique, l’application des accords des 19 et 26 avril 2011 et du 15 janvier 2022, et le remboursement des sommes prélevées sur les salaires des enseignants grévistes, ainsi que le règlement de toutes les questions en suspens.

Ce rejet de l’accord conclu entre les quatre syndicats de l’éducation et le gouvernement intervient au milieu d’une nouvelle paralysie des écoles publiques, les enseignants entamant une nouvelle grève de quatre jours à partir d’aujourd’hui jusqu’à samedi prochain, parallèlement à des manifestations devant les directions régionales du ministère de l’éducation nationale et les académies régionales de l’éducation et de la formation.

La Coordination nationale a blâmé le gouvernement pour le gaspillage continu du temps d’apprentissage des élèves, en raison des grèves des enseignants. Abdellah Ghmimat, secrétaire général de la Fédération nationale de l’enseignement – orientation démocratique (FNE), a déclaré que « la responsabilité de la perte du temps scolaire des élèves incombe au gouvernement, car s’il répondait aux revendications des enseignants, ils retourneraient en classe ».

Ghmimat a indiqué que le syndicat qu’il représente, qui a participé au dialogue avec le ministère de l’éducation nationale avant d’être « exclu » en raison de son refus de signer l’accord du 14 janvier 2022 qui a ouvert la voie à la suppression du statut de base des employés du secteur de l’éducation nationale, insiste sur plusieurs revendications que le gouvernement n’a jusqu’à présent montré aucun signe d’acceptation, y compris l’annulation du recrutement régional des enseignants par le biais des académies régionales de l’éducation et de la formation.

Le secrétaire général de la Fédération nationale de l’éducation a confirmé « l’insistance sur l’abolition de la retraite dans le secteur de l’éducation et l’intégration des enseignants dans la fonction publique », soulignant également la nécessité de résoudre toutes les questions catégorielles, affirmant que « les trois accords conclus entre les syndicats et le gouvernement n’ont pas réussi à les résoudre », en plus de la mise en œuvre des accords des 19 et 26 avril 2011 « avec effet rétroactif, pour réparer les droits des enseignants retraités et actifs ».

Ghmimat a appelé le gouvernement à « négocier sérieusement pour résoudre les problèmes des enseignants et répondre à leurs questions », considérant que ce qu’il a appelé les « acquis » obtenus dans le dernier accord entre les quatre syndicats et le gouvernement « sont le résultat des luttes menées par les enseignants depuis le 5 octobre, et non un cadeau offert par quiconque ».

Les différentes coordinations pédagogiques ont exprimé leur rejet des dispositions de l’accord du 10 décembre signé sous la supervision du Chef du gouvernement, soulignant leur attachement à leurs principales revendications et leur refus de réduire les revendications des enseignants à la dimension matérielle.

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