L’ancienne journaliste Samira Sitaïl a été nommée jeudi ambassadrice du Maroc en France, un poste resté vacant depuis le début de l’année face à la détérioration des relations diplomatiques entre Paris et Rabat.
Réparer les liens distendus entre Paris et Rabat est un enjeu majeur. Le 19 octobre dernier, le Roi, Mohammed VI, a officiellement nommé Samira Sitaïl nouvelle ambassadrice du Royaume en France, poste qui était vacant depuis plusieurs mois. Cette nomination intervient dans un contexte de crise diplomatique entre les deux pays.
Le monarque marocain a désigné Samira Sitaïl comme « ambassadrice de Sa Majesté le Roi auprès de la République française », dans une annonce faite à l’issue d’un conseil des ministres présidé par Mohammed VI à Rabat.
Ancienne journaliste, Samira Sitaïl a occupé pendant plusieurs années le poste de directrice de l’information sur la deuxième chaîne de télévision publique 2M, marquant ainsi ses débuts dans le domaine diplomatique.
La mission de son prédécesseur, Mohamed Benchaâboun, s’est achevée le 19 janvier, sans qu’un successeur ne soit nommé. Cela a coïncidé avec l’adoption par le Parlement européen d’une résolution appelant les autorités marocaines à « respecter la liberté d’expression », suscitant des accusations de la part de la classe politique marocaine et de certains médias, qui ont pointé du doigt la France, en particulier l’entourage du président Emmanuel Macron, comme étant à l’origine de cette initiative à Bruxelles.
Les tensions ont été exacerbées par un tremblement de terre dans la région de Marrakech, au centre du Maroc, le 8 septembre, qui a fait près de 3 000 morts. Rabat a refusé l’offre d’aide de Paris, suscitant une controverse en France que le président Emmanuel Macron a qualifiée d’inappropriée.
Les relations entre les deux pays, traditionnellement très proches, sont tendues depuis que le président Macron a cherché à se rapprocher de l’Algérie, qui a rompu ses relations diplomatiques avec Rabat en 2021, l’accusant d' »actes hostiles ». Le Maroc reproche également à la France de ne pas reconnaître sa souveraineté sur le Sahara marocain, une région contrôlée à près de 80% par le royaume, mais revendiquée par le mouvement indépendantiste Polisario, soutenu par l’Algérie, une position partagée par les États-Unis et Israël.