Quelques heures après l’annonce du renversement du président gabonais Ali Bongo par des militaires, des manifestations de soutien aux putschistes ont éclaté à travers le pays, suite à l’annulation des résultats des élections générales qui le donnaient vainqueur. Le général Brice Oligui Nguema, chef de la garde républicaine, pourrait émerger comme la nouvelle figure dominante du pays. Le Monde a eu l’opportunité de le contacter en exclusivité.
Interrogé sur son éventuel statut de nouveau chef de l’État gabonais, le général Nguema a souligné qu’il n’avait pas encore pris de position claire à ce sujet et qu’une réunion avec les généraux était prévue pour débattre de la question. Il a évoqué la nécessité de parvenir à un consensus et de choisir la personne qui conduirait la transition.
Lorsqu’on lui a demandé si le coup d’État avait été planifié de longue date ou si les résultats proclamés des élections du 26 août, déclarant Ali Bongo vainqueur, avaient été le déclencheur, le général Nguema a expliqué que la situation au Gabon était marquée par des mécontentements croissants et la préoccupation concernant l’état de santé du président Bongo, qui a été affaibli par un accident vasculaire cérébral en 2018. Il a exprimé le sentiment que la Constitution avait été violée, empêchant ainsi Ali Bongo de briguer un troisième mandat.
Quant au sort d’Ali Bongo, le général Nguema a affirmé qu’il était un Gabonais ordinaire qui jouissait de tous ses droits. Cependant, il n’a pas confirmé ni infirmé l’information selon laquelle Ali Bongo serait en résidence surveillée à Libreville.
La situation au Gabon reste en évolution et de nouvelles informations émergeront progressivement pour éclairer davantage les événements en cours.