Ouverture du Sommet Russie-Afrique à Saint-Pétersbourg : Consolidation des partenariats avec les pays africains
Le 27 juillet 2023 s’est ouverte à Saint-Pétersbourg, en Russie, la deuxième édition du sommet Russie-Afrique. Un rendez-vous placé sous le signe de la consolidation des partenariats avec certains pays africains.
Ce sommet Russie-Afrique attendu depuis sa 1ère édition qui a eu lieu en 2019, est considéré par le Kremlin et par le président russe, Vladimir Poutine, comme un «événement majeur» pour les relations russo-africaines. Il a lieu les 27 et 28 juillet 2023, à Saint-Pétersbourg, avec la ferme ambition de donner un coup d’accélérateur aux partenariats dans les domaines politique, sécuritaire, économique, scientifique et culturel.
En appel du pied, le président russe a assuré, dans son discours d’ouverture, que Moscou pourra «dans les mois qui viennent» livrer gratuitement jusqu’à 50.000 tonnes de céréales à six pays, citant le Zimbabwe, la Somalie et l’Érythrée, mais aussi trois pays s’étant rapprochés de Moscou ces dernières années : le Mali, la Centrafrique et le Burkina Faso. «Notre pays peut remplacer les céréales ukrainiennes sur le plan commercial et cela à titre gracieux», a-t-il déclaré, en affirmant que la Russie était un producteur «solide et responsable».
La semaine dernière, Moscou a refusé de prolonger l’accord céréalier signé en juillet 2022 sous l’égide des Nations unies et de la Turquie, qui permettait à l’Ukraine d’exporter ses produits agricoles via la mer Noire malgré les combats. En un an, l’accord avait permis de sortir près de 33 millions de tonnes de céréales des ports ukrainiens, contribuant à stabiliser les prix alimentaires et à écarter les risques de pénurie. Dans son discours, Vladimir Poutine a justifié sa décision en affirmant que les pays occidentaux faisaient «obstacle» aux livraisons d’engrais et de céréales russes. «Aucune des conditions de l’accord concernant les livraisons russes de céréales et d’engrais n’a été remplie», a-t-il dénoncé.
Ainsi, des secteurs importants de coopération entre la Russie et l’Afrique, comme le domaine de l’armement, sont les plus urgents puisque depuis une décennie, Moscou affirme vouloir renforcer ses partenariats militaires avec de nombreux pays comme le Cameroun, l’Éthiopie, l’Afrique du Sud, la Centrafrique ou bien le Mali.
Ces dernières années, la Russie a cherché à renforcer ses liens avec l’Afrique, notamment via la présence du groupe paramilitaire Wagner dont la rébellion avortée fin juin laisse planer un doute sur le futur de ses opérations sur le continent. Signe de cet intérêt, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a déjà effectué deux tournées sur le continent depuis le début de l’année, s’efforçant de l’attirer dans le camp de Moscou, dressé en rempart contre l’«impérialisme» et le «néocolonialisme» occidental.