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Macron prône « l’ordre, l’ordre, l’ordre » après les émeutes

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Macron est interviewé lundi 24 juillet aux journaux télévisés de 13 heures de TF1 et France 2, depuis Nouméa en Nouvelle-Calédonie. Après le remaniement ministériel, le chef de l’État est revenu sur le bilan des « 100 jours », un cap fixé après la réforme contestée des retraites, ainsi que sur les émeutes et le chantier de l’éducation.

Cet entretien intervient après le remaniement jeudi, d’une partie du gouvernement, et après que le chef de l’État a dressé vendredi, en préambule du Conseil des ministres, un premier bilan des « 100 jours » décrétés le 17 avril afin de trouver un débouché à la crise des retraites.

« Le choix qui a été exprimé lors des trois derniers référendums (en Nouvelle-Calédonie ndlr) est de rester dans la France et la République. Je suis ici pour définir ce nouveau chemin à la lumière de son identité, de son histoire et de ses choix », a affirmé le chef de l’État. Il a également rappelé la présence de la France en Indo-Pacifique, un espace « soumis à des tensions avec la Chine ». Il y a « plusieurs milliers de militaires déployés », a dit le chef de l’État, se réjouissant de « la capacité de la France à mener opérations de souveraineté ».

Le président a renouvelé sa confiance à la première ministre Élisabeth Borne, le « choix de la confiance de la continuité et de l’efficacité ». Lors de ce cap des « 100 jours », le président est revenu sur les chantiers de la réindustrialisation avec des nouvelles « ouvertures d’usines », un chantier pour le plein-emploi avec France Travail et le chantier de la décarbonation future avec de nouveaux réacteurs nucléaires.

Le chef de l’État a également parlé du « pacte pour les enseignants » avec des « remplacements sécurisés » pour la rentrée. Le dernier chantier concerne « l’ordre régalien » avec une loi orientation justice et des moyens supplémentaires pour les magistrats et une loi de programmation militaire pour « multiplier par deux le budget des armées ».

« La première ministre a essayé », a affirmé Emmanuel Macron qui lui a « renouvelé toute sa confiance ». Il a tiré deux leçons concrètes des derniers mois. La première est qu’il n’y a « pas de majorité de rechange, pas de majorité alternative », car les motions de censure ont été rejetées. La seconde est que le gouvernement a trouvé des « majorités d’échange » pour faire passer les textes un par un.

Interrogé sur les émeutes, le président évoque des violences « absolument inqualifiables ». « Le retour à l’ordre a prévalu », déclare Emmanuel Macron, en félicitant les forces de l’ordre et leur « déploiement inédit ».

« L’ordre, l’ordre, l’ordre » est la leçon que le président tire de ses émeutes. 500 à 600 jeunes déférés devant la justice, 16 ans de moyenne d’âge, inconnus de la justice pour la majorité d’entre eux, un cadre familial fragilisé pour l’immense majorité (soit monoparental, soit aide sociale à l’enfance)… « Ce n’est pas l’éducation nationale, encore moins la police, mais la famille qui doit œuvrer au rétablissement de l’autorité », a affirmé le chef de l’État. « Notre pays a besoin d’un retour de l’autorité à chaque niveau et d’abord dans la famille. le chantier à la fin de l’été, celui de l’autorité parentale, on doit responsabiliser certaines familles et réinvestir massivement sur notre jeunesse pour lui redonner un cadre. »

Emmanuel Macron n’a pas souhaité commenter les propos du directeur général de la police nationale (DGPN), Frédéric Veaux sur le placement en détention provisoire d’un policier à Marseille, faisant valoir la séparation des pouvoirs. Il a dit comprendre « l’émotion des policiers face à un déferlement de violences inédit, tout en faisant respecter l’état de droit pour tous ». Et d’ajouter : « Nul en République n’est au-dessus de la loi. »

La « légitimité » des policiers « tient du fait qu’ils protègent le cadre républicain et qu’ils font respecter les lois démocratiquement votées », a répondu le président de la République sur TF1 et France 2. « Bien évidemment, eux-mêmes s’inscrivent dans le cadre de la loi et de l’état de droit », a-t-il souligné.

Sur le volet immigration, Emmanuel Macron a assuré que le gouvernement avait eu « la volonté de bâtir avec des oppositions constructives », attribuant de fait l’échec des concertations au fait que les parlementaires LR aient joué leur propre partition en proposant leur réforme de l’immigration dans les colonnes du JDD.

Le président de la République a défendu « un texte complet, équilibré et réaliste » qui permettra selon lui de « réduire les entrées aux frontières, lutter contre les trafiquants et les réseaux d’immigration illégale, mieux intégrer les femmes et les hommes qui contribuent à la force de notre pays et travaillent dans des secteurs dans le besoin. » Parmi ces secteurs en tension : l’agriculture, la restauration et le bâtiment.

Anticipant sur les joutes parlementaires de la rentrée, Emmanuel Macron a dit compter sur « les oppositions républicains qui veulent que le pays soit mieux protégé dans ses frontières, raccompagne mieux vers le pays d’origine ceux qui n’ont rien à faire chez nous, et en particulier troublent l’ordre public. »

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