Devant la récente vague de chaleur, émergent des recommandations et conseils visant à protéger notre bien-être. Mais est-ce que la chaleur peut véritablement engendrer des conséquences néfastes ?
Sans semer la panique, il est primordial de reconnaître que la chaleur peut affecter notre organisme. C’est pourquoi il est essentiel de suivre les recommandations, nombre d’entre elles étant simples et relevant du bon sens, et de prendre des mesures préventives.
Le corps humain dispose de mécanismes de thermorégulation afin de maintenir une température constante autour de 36,5°C, indépendamment des conditions environnantes. Ces mécanismes incluent la vasodilatation cutanée pour dissiper la chaleur et la sudation pour rafraîchir le corps.
En plus de ces ajustements (tels que les variations du rythme respiratoire, de la pression artérielle et de la viscosité sanguine), ils contribuent à maintenir l’équilibre entre la température interne et celle de l’extérieur. Généralement, ces changements sont bien tolérés par les individus jeunes et en bonne santé, mais ils peuvent représenter une charge supplémentaire pour les personnes vulnérables, pouvant entraîner des problèmes de santé aigus.
Les personnes souffrant de maladies chroniques, notamment d’affections cardiovasculaires, respiratoires, rénales, mentales ou du système nerveux, sont plus exposées à ces conséquences. Dans le cas des pathologies mentales, plusieurs facteurs peuvent se combiner, tels que l’incapacité à prodiguer les soins nécessaires, la possibilité que la chaleur déclenche des crises de certaines maladies et l’interaction de certains médicaments avec les mécanismes de thermorégulation.
De plus, les individus âgés sont également davantage vulnérables, leurs mécanismes de thermorégulation perdant en efficacité avec l’âge. Par exemple, les personnes âgées ont tendance à éprouver une diminution de la sensation de soif et à transpirer moins rapidement. Les femmes enceintes et les nourrissons font également partie des groupes à risque.
La conséquence la plus grave est le coup de chaleur, qui se produit lorsque les mécanismes de thermorégulation échouent et que la température corporelle continue d’augmenter, dépassant les 40°C. Il s’agit d’une condition très sérieuse et, en l’absence d’une intervention rapide, elle peut entraîner le décès ou des séquelles permanentes. Heureusement, les cas de coups de chaleur, en particulier mortels, sont rares, et de nombreux étés se déroulent sans enregistrer de tels incidents.
Il existe deux types de coups de chaleur : le premier survient chez des individus jeunes et en bonne santé qui font un effort physique intense en plein soleil et qui, malgré les signes de malaise, poursuivent leurs activités. Cela se produit notamment chez les sportifs, par exemple lors de courses par temps très chaud, ou chez les travailleurs exposés au soleil. Le deuxième type de coups de chaleur concerne les personnes âgées et celles souffrant de problèmes de santé.
Outre les coups de chaleur, la chaleur peut également aggraver la situation des personnes atteintes de problèmes de santé, ce qui peut entraîner des événements aigus tels que des crises cardiaques, pouvant aboutir à des décès prématurés. Selon un rapport, la chaleur provoque en moyenne 300 décès prématurés chaque année. Ces augmentations de la mortalité surviennent principalement lors des périodes de canicule, avec des journées consécutives de chaleur extrême.
Toutefois, jusqu’à 40% de ces décès prématurés se produisent lors de journées qui ne sont pas officiellement classées comme des périodes de canicule, il est donc important de rester vigilant en toutes circonstances de chaleur, pas seulement pendant les périodes extrêmes.
Des mesures sont mises en place pour faire face à la chaleur. Depuis 2004, un Plan visant à prévenir les effets des vagues de chaleur sur la santé est en vigueur.
Ce plan implique la participation de différentes institutions et entités. Il englobe, entre autres mesures, la prédiction des situations à risque, la coordination des ressources existantes, l’établissement d’un recensement des personnes vulnérables, la diffusion de matériel d’information et l’obligation pour les municipalités, les maisons de retraite et les centres de santé d’avoir des plans d’urgence.
Au niveau individuel, les mesures préventives sont simples. Il est recommandé d’éviter l’exposition au soleil pendant les journées chaudes, de s’habiller de manière appropriée, de s’hydrater régulièrement (même en l’absence de sensation de soif), de rendre visite et d’apporter une aide aux personnes malades ou vivant seules…
Lors de journées de chaleur intense où il est impossible de rafraîchir son domicile, il peut être judicieux de passer quelques heures dans des espaces climatisés tels que les bibliothèques ou les centres commerciaux.
Au niveau des zones urbaines, il est possible d’agir, en particulier dans les grandes agglomérations où le phénomène d’îlot de chaleur urbain peut se manifester. Celui-ci se caractérise par des températures plus élevées dans les zones urbaines par rapport à leurs environs, notamment la nuit, principalement en raison de l’accumulation de chaleur dans les surfaces asphaltées et les bâtiments.
Les mesures pour réduire cet effet incluent l’augmentation des espaces verts en milieu urbain, y compris les toits végétalisés, l’utilisation de matériaux à haute réflectivité pour les toitures et les revêtements de rue, ou encore la peinture des bâtiments en blanc, comme cela se pratique dans de nombreuses régions chaudes.
En conclusion, la chaleur peut avoir un impact sur la santé, il est donc nécessaire que la population soit consciente de ces risques et applique des mesures de prévention simples. Il est également essentiel que les institutions mettent en œuvre des mesures préventives et se préparent aux situations durgence, où les besoins d’assistance peuvent considérablement augmenter pendant la saison estivale.
Les modèles climatiques prévoient une augmentation de la fréquence, de l’intensité et de la durée des périodes de canicule. Par conséquent, il est primordial de se préparer au mieux pour y faire face, en adoptant des comportements responsables et en prenant des mesures adaptées.