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Une récente étude d’Afrobaromètre, organisme de référence pour les enquêtes d’opinion en Afrique, révèle que les Marocains ont une confiance marquée envers certaines institutions nationales. L’armée arrive en tête, bénéficiant de la confiance de 72 % des sondés, suivie de la police avec 67 %, et du système judiciaire, soutenu par 61 % de la population.
Cependant, les institutions politiques enregistrent des taux de confiance bien plus faibles. Seul un quart des Marocains exprime sa confiance envers le Parlement, témoignant d’une faible adhésion envers cette institution législative. Les conseils locaux, ainsi que les partis de la majorité et le gouvernement, ne recueillent chacun que 22 % de confiance.
Les données montrent également une progression notable de la confiance des Marocains dans leur système judiciaire, qui a augmenté de 27 points entre 2011 et 2023, positionnant le Maroc parmi les premiers pays africains en termes de progression de confiance envers la justice. En revanche, la confiance dans le Parlement n’a progressé que faiblement, avec seulement deux points de hausse sur la même période.
L’étude, réalisée sur 39 pays africains, indique que les citoyens africains font principalement confiance à trois institutions : les leaders religieux (61 %), l’armée et les leaders traditionnels. À l’échelle continentale, la confiance dans le Parlement a chuté de 19 points de pourcentage.
Elle révèle également des disparités : les taux de confiance sont plus élevés en milieu rural qu’urbain, et les citoyens les moins aisés affichent une méfiance accrue envers les institutions d’État comme le Parlement, les partis politiques et les conseils locaux, comparé aux citoyens plus aisés.
Enfin, Afrobaromètre note que, dans la majorité des pays africains, les leaders religieux et traditionnels jouissent d’une confiance supérieure à celle des institutions étatiques. L’armée demeure la seule institution publique bénéficiant de la confiance de la majorité des citoyens africains, malgré un rejet global des gouvernements militaires. Afrobaromètre alerte sur le fait que cette érosion de confiance pourrait affaiblir la légitimité des institutions sur le continent.