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Tindouf : alerte sur l’exploitation des enfants dans les conflits armés

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Des experts et militants des droits de l’Homme ont dénoncé, lundi à Genève, l’utilisation d’enfants dans les conflits armés à travers le monde, notamment dans les camps de Tindouf, qualifiant cette pratique de violation grave des droits humains et d’obstacle majeur à la paix et au développement.

Lors d’un panel organisé par l’ONG Commission indépendante des droits de l’Homme-Afrique (CIDH), en marge de la 57e session du Conseil des droits de l’Homme, les participants ont mis l’accent sur les défis qui compromettent le droit au développement dans plusieurs régions du monde, soulignant l’inquiétude grandissante face à l’enrôlement forcé d’enfants dans des milices armées. Abdelkader Filali, président du Centre international de recherches sur la prévention des enfants soldats, a présenté les conclusions du dernier rapport de son ONG, fruit d’une mission de terrain dans des camps d’enrôlement d’enfants au Sahel, en Colombie et au Kazakhstan.

Le rapport documente le sort tragique des enfants recrutés de force avant de fuir des zones de guerre comme le Soudan et le Yémen, en quête d’asile en Europe. Il met également en avant des initiatives de coopération Sud-Sud, telles que l’Initiative Atlantique en faveur des pays du Sahel, capable d’éviter que la région ne subisse le même sort que certaines zones de conflit comme la Colombie.

Pedro Ignacio Altamirano, militant espagnol et président de la Fondation Altamirano, a dénoncé les crimes commis dans les camps de Tindouf, où les enfants sont enrôlés par les milices du polisario et privés de leurs droits fondamentaux à la sécurité, à l’éducation et même à la vie. Il a souligné l’impossibilité de parler du droit au développement tant que paix et stabilité ne sont pas assurées dans ces camps.

Modérant le débat, Lahcen Naji, président du Réseau indépendant des droits de l’Homme à Genève, a noté que les conflits en Afrique, notamment au Sahara et au Sahel, freinent l’accès au droit au développement, entravant la santé et le progrès socio-économique des populations. Ayman Okaile, président de l’ONG Maat for Peace, Development and Human Rights, a ajouté que la pauvreté, les conflits armés, le changement climatique et l’insuffisance des financements sont autant d’obstacles à la mise en œuvre du droit au développement dans le monde arabe et en Afrique.

Selon lui, les conflits dans la région arabe ont coûté plus de 900 milliards de dollars entre 2011 et 2018, affectant la Libye, la Syrie, l’Irak, le Yémen et la Palestine, avec des répercussions sur les pays voisins. En Afrique, l’instabilité sécuritaire demeure un frein majeur au développement, avec 10 États en proie à des conflits et 19 des 37 États les plus fragiles du monde situés en Afrique subsaharienne.

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